Eloane, lumière dans une prison de glace

Aussi brillante qu'une étoile dans la nuit, scintillante dans sa prison de glace, virevoltante dans sa robe découpée dans un tissus de lumière, Eloane chantait. Ses larmes dévalaient ses joues, semblable à des gouttes d'or qui s'écrasaient sur le sol froid de la minuscule pièce sombre où elle était enfermée.

Ses long cheveux ors faisaient de minuscules vaguelettes jusqu'à ses mollets fins, frôlant ses pieds nus, et sa peau, aussi blanche que la neige tombante un soir d'hiver, était parsemée de grains de beauté mordorés. Son nez était minuscule, de même que sa bouche aux lèvres cerises, et ses beaux yeux bleus, sculptés en amande, luisaient d'une immense tristesse que nul ne pouvait effacer.

Eloane portait toute la misère du monde sur ses frêles épaules, abandonnée et oubliée de tous.

Elle était très belle, la plus belle des étoiles. Elle brillait, la lumière était dans son corps et s'échappait de chaque parcelle de son corps mince, pour baigner sa prison faite de murs de glace d'une aveuglante lueur blanche et jaune. Elle chantait sa peine. Son coeur s'était gelé au fil des siècles passés au contact de ce froid hivernal qui régnait chaque jour. Elle était pure et froide.

Elle ne connaissait ni la joie, ni la liberté, et ne les connaitrait jamais. Elle en souffrait beaucoup, son coeur se serrant comme si mille et une aiguilles le transperçaient.

Elle aimerait voir le ciel bleu mais ne le pouvait point, condamnée à rester prisonnière jusqu'à sa mort. Et la princesse chantait, laissant couler ses larmes.