Emballage

Marie Cornaline

Un fait, dix vers,
Et ça brode, et ça brode,
Ça tricote des enfers,
Pour un effet de mode.

Des pantins assumés,
Agitent des marionnettes,
Par des fils d'actualités,
Des cordes de sornettes.

Prenez vite position,
Et sans trop réfléchir,
Brûler vos émotions,
Le feu va bientôt faiblir !

Mieux qu'une philo de comptoir,
Ou qu'une recherche de sens,
Voici l'oracle de l'isoloir,
Et du cul de la présidence !

Et j'te parie 100 balles,
Que ça s'emball
e,

Sans bar, quête,
Ni film étirable.

Et dans l'ombre du miroir,

Fuku chie mal,
Mais le buzz est passé,
Des enfants sous les balles,
De desseins aliénés.

L'océan s'est lifté,
Par des terres synthétiques,
Des poissons engraissés,
Au plancton de plastique.

Alors dis-moi mon bel écran,
Dis-moi, dis-moi si ce que j'entends,
C'est de la pluie ou du vent.

Un flash, d'infos,
Qui se fige, qui se fige,
Qui prend toute la photo,
En macro imprécise.

Qui dresse des portraits,
Manipule des images,
Et les regards fixés,
Oublient le paysage.

Les vieux paradigmes,
Dansent sur la poussière,
Et on jette aux abîmes,
L'heure de l'inventaire.

Mieux que comprendre l'âme,
Plus qu'une brève de café,
Un humoriste aux amalgames,
Des féministes super mâchées.

Et j'te parie 100 balles,
Que ça s'emball
e,
Sans bar, quête,
Ni film étirable.

Et dans le cri du silence,

Nos nourrices noires et jaunes
Sont rayées de la carte,
Et la blanche se donne,
Aux lobbies du massacre.

Le bruit jeté sur les murmures,
Des discrètes négociations,
Couvre les œuvres en multitude,
Des petites mains contre bras longs.

Alors dis-moi mon bel écran,
Dis-moi, dis-moi si ce que j'entends
C'est de la pluie ou du vent.


Dessin : Olivier Durand

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