Emma a coolé

comwalker

Emma est morte… Ces trois mots ont tétanisé le quartier où elle habitait, elle c'est Emma, une jeune femme bien sous tous rapports, appréciée de tous, qui certes couchait à droite et à gauche, réglait ses dettes comme elle pouvait,… C'est son mari qui doit être malheureux disent tous ceux qui l'ont croisée le jour de sa mort, surtout des femmes semble-t-il, la marchande de bonbons parle d'elle comme d'une enfant qui n'aimait que sucer, enfin vous voyez ce que je veux dire je ne pensais pas à mal répète-t-elle tandis que je m'éloigne. Les hommes du bar pmu dans lequel elle avait l'habitude d'aller boire une limonade se taisent quand j'entre dans la salle. Comme si leurs femmes, petites copines ou mamans les prenaient tous en flagrant délit d'adultère. Le patron après m'avoir servi un café tiédasse dans une tasse mal rincée me jette sa question à la figure – alors la Emma elle est morte comment vous savez vous le journaliste ? Si j'avais été romancier j'aurais répondu d'indifférence, je suis journaliste je réponds suicide médicamenteux. Tous fixent alors instantanément et du même regard leurs verres de blanc ou anisés, mourir d'en boire trop, nouvelle option. Le suicide d' Emma, drame petit bourgeois ? Drame du désamour ? drame de l'addiction ou meurtre maquillé en suicide ? À la boulangerie la vendeuse bien informée paraît-il murmure à ses clientes préférées donc fidèles que c'est un meurtre, que la police aurait retrouvé un numéro de téléphone sur un ticket de métro… le 39 80 (0,80€ + surcoût éventuel selon les opérateurs) Kevin Scarpetto.
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