En chute libre

lune-noire

"La pire vengeance du monde, c'est quand ton ex, que t'aimes encore, s'affiche avec sa copine un peu trop belle à tout goût. La seule envie que tu as, c'est justement de ne pas l'envier"

  Dans les profondeurs sombres de ton âme, ont jailli des flammes. Un serpent qui danse, qui se balance. Des yeux d'un vert émeraude, éteignant la lumière de la nuit.

  J'avais pour habitude de chérir ton regard. Tes yeux se baladant sur moi, s'abattant comme des revolvers. Tes pupilles si rares qui envoyaient même les étoiles s'éteindre de leur brillance.

  T'avais pour habitude de parler à voix basse. Mais même les oiseaux sauvages, tu les domptais de tes paroles. Il suffisait que tu murmures un léger discours, pour que les feuilles cessent de s'envoler, que les oiseaux t'écoutent, et que le monde entier soit tourné vers toi.

  J'aimais ta façon de m'aimer. A la fois brute et passionnante, douce et apaisante. Un jour l'amour. Le lendemain la détresse. Je voyais bien dans tes yeux, que tu étais à la fois devant le fusil, et face à lui. Une fois dompteur, une fois dompté. Tes yeux de loup me faisaient frissonner. Mes baisers d'amour, te faisaient chavirer.

  Tu aimais mes faiblesses, pas celles que l'on croit. Mes bras autour de ton corps qui t'enlaçaient. Mon corps contre le tien, pour nous réchauffer. Mes rêves dans lesquels, tu y apparaissais. Et tes yeux dans les miens, comme si rien ne pouvais nous échapper.

  Je détestais ta façon d'agir, comme si le monde était à toi, tout le temps. Comme si je t'appartenais. Comme si j'étais la prunelle de tes yeux, la femme fragile incapable de se défendre, seule. Je détestais toutes ces nuits où t'as déserté, trouvant des excuses un peu trop pointues. Nulle faille ne se laissait transparaitre. Et moi j'y croyais dur comme fer. La naïveté qui prend trop de place. Croire à tes paroles, boire à ton eau empoisonnée. La reine de ta Cour, qui n'a fait que de t'aimer.

  Tu détestais mes soupçons, mes colères et mes émotions. Quand dans la nuit je te regardais, je serrais dans mes mains, ton tee-shirt, pour te sentir un peu plus près de moi, pour ne pas que tu tentes de t'échapper. Tu détestais me regarder dans les yeux, quand la noirceur de ton âme reprenait le dessus. Quand tu savais que j'apercevais tes fêlures d'homme, au travers de tes yeux.

  Tes faiblesses et les miennes ensemble, rendaient notre histoire un peu plus humaine. Nos différences faisaient nos forces. Même si tout nous rapprochait et nous éloignait en même temps, l'équilibre qui nous maintenait ensemble est devenu comme un fil de fer chauffé.

  Comme deux montagnes qui ne se rencontrent jamais, nous sommes ainsi redevenus deux pauvres étrangers, cherchant désespérément, à faire tomber l'autre, en chute libre. 

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