en dehors du temps

laurence-papillon

À peine couchée sur le voile de mes pénates

À l’endroit, à l’envers

Plonger dans le jaune orangé

J’entends nager les dauphins

Le chant s’acclimate à la saison du yang

La perle de chaleur s’étend sur mes joues

Une envie de me gorger de bulles iridescentes

Mes pieds se soulèvent

J’ai une large vue sur le décor

À la fois luxuriant, marin, désertique

Les yeux écarquillés par tant de merveilles

Mes bras papillons frétillent

Comme pour attraper le vent

Un vent doux léger caressant

Il me raconte une histoire

M’emmène soigneusement en spirale

Là dans une alvéole entrouverte

Des odeurs généreuses atterrissent

Sur le tarmac de mes narines

Comme lorsque je cavale à tue-tête

Le long d’un champ de lavandes

Où sommes-nous ?

Combien de temps suis-je partie ?

Non de rêves ?

Des rêves, des espoirs audacieux

Des rêves vagabondeurs

Débordant de ma terrasse

Dévoilant tous leurs besoins d’espaces libres

Ils me rappellent la douche des étés chauds

Annonciatrices de changement

Ils pleuvent sur mes mains

Leurs fluides s’insèrent

Dans mes filaments argentés

Je suis bien là

Contemplant l’horizon à peine dérangé

Par le rosé contrasté du soleil couchant

Il y a une adhérence entre l’environnement et mon esprit

Chaque point que mon iris curieux distingue

Chahute mon corps d’émotions mystérieuses

Je les aime

Je ne les connais pas pourtant

Elles délivrent du temps, de la matière

À danser avec le bruissement des feuilles

À déployer mes grandes oreilles

Vers l’arbre de mémoires

Qui enjambe la rivière scintillante

À ne faire qu’une avec l’harmonie universelle

Depuis cet endroit de mon existence

La présence de notre nature coule à flots

Et même longtemps après cette pause passagère

L’empreinte reste vivace

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