En dépit du bon sens.

janteloven-stephane-joye

En dépit du bon sens, il lui arrive parfois

Au détour d’un silence, de repenser à toi

De regarder aussi, au travers d’un écran

Les secrets interdits, étourdis de pourtant

Les velours parsemés, comme autant de fleurs bleues

Sous l’hôtel adoré, d’un fidèle bien heureux.

En débit de ses sens, il lui arrive aussi

Loin de la bienséance, à rêver d’autres nuits

Où tu lui trouverais, des nacres inconnues

Des couleurs oubliées, des gestes attendus

Où il pourrait enfin, effleurer tes cheveux

En sentir le parfum, s’enivrer de tes yeux

Au débit des errances, il devrait s’en tenir

A ces quelques absences, à l’accord des soupirs

Surtout ne rien dire, sous peine de tout gâcher

Du plaisir d’un sourire, aux miels d’un courrier

D’une relation volée, que tu as su offrir

Sous le ciel étoilé, d’un pourquoi qui déchire

En dépit du bon sens, il ne peut réfréner

Les affections, l’urgence, qu’il a à ton sujet

Les effusions de mots, qu’il devrait contenir

Les morsures des maux, qu’il ne saurait guérir

Et tous ces petits riens, qui font les grands amours

Ou bien les grands chagrins, plus souvent qu’à son tour

En dépit du bon sens, il imagine encore

Les douces flagrances, qui émanent de ton corps

Les délicats défauts, qu’il pourrait découvrir

A l’abri d’un patio, à l’épreuve d’un rire

Les petites manies et autres fissures

Qui rendent plus épris, autant qu’elles rassurent

Au délit d’innocence, il s’y exposera

A défaut d’élégance, il n’aura que sa foi

Celle d’être convaincu, de pouvoir te bercer

De te porter aux nues, mieux qu’on ne le pourrait

D’en oublier sa vie, au profit de la tienne

D’exhumer les rubis, enfouis dans ses veines

En dépit du bon sens, il te voit si souvent

Parcourir les romances, de ses rêves latents

Imaginant, naïf, de belles retrouvailles

Porter par l’esquif d’une passion en braille

Où caressant ta joue, d’une main fébrile

Il tombe sous le joug, d’un battement de cil

En dépit de ses sens, il abandonne parfois

Se plie à l’évidence, et s’éloigne de toi

Car il n’y aurait rien, qu’il ne saurait faire

Pour magnifier le lien, qui l’unit à ta chair

Pour que tu puisses voir, à l’intérieur de lui

D’autres tons que le noir, un peu plus qu’un ami

En dénis d’allégeance, il aimerait pourtant

Retenir les offenses, d’un bien mauvais roman…

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