En guise de biographie

balneon

Il est peut-être mort maintenant. Pourtant, aucun de ses premiers textes, lâchés aux inconnues croisées sur le net, à la terrasse d’un café, ou encore dans un asphyxiant wagon fumeur, ne pouvait présupposer une fin aussi terrible que fut la sienne, dans l’anonymat le plus complet, sans aucune reconnaissance de tout le travail accompli.

Pourtant, à l’origine de panneaux poétiques à hauteur d’hommes, et même d’avantage, de banderoles aérées glissant sous les courbes des vents, au gré de performances et expositions diverses, j’aurai supposé qu’une place particulière aurait pu lui être décernée…Mais non, aucune trace nulle part, pas même un soupçon d’idée sur ce qu’il a pu advenir.

Quelques paroles de musiques, qui n’ont de Molière que la langue, ou de Shakespeare que la sonorité, ont ciselé les sillons des âges, et les tympans des propriétaires limitrophes. Et la genèse de toute cette animation s’écoulait de son cœur, de ses tripes, avec la teinture bleutée d’une nuit bien entamée…

Quand sur scène on applaudissait l’interprète, peu se souciaient, de savoir la provenance de ce blues, de ces musiques qui auraient pût être de films, du big-bang qui permit tant d’éclats, dans les rues de La Rochelle, de Poitou-Charentes, ou d’ailleurs.

Si l’esquisse, de palisses, de bassins (plus d’Arcachon que de déesses) est restée, quand est il devenu de ce fondateur, de ce précurseur, de celui qui permit tant de délices et me permit de payer mes factures ? Il est sans doute égaré, à l’image d’un errant au milieu d’immondices, peut-être même carbonisé, ou simplement écrasé par une pile d’objets des plus communs.

Non, vraiment, désolé, mais je n’ai plus aucune idée de ce que j’ai pu faire de mon premier crayon.

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