En hommage à Monsieur M.

isa-bleue

L’hibiscus La célébrité est brève

Monsieur,

Vous fûtes mon premier amant. Je pense à vous souvent.

La caresse de vos mots était si douce. J'aimais votre manière de rester galant homme, toutes les fois où je n'étais pourtant pas digne de vos faveurs. Vous étiez prévenant et beau, je vous trouvais un air d'Apollon lorsque je semblais être le soleil baignant sur votre peau. 

Nous nous faisions l'amour  des yeux et jamais nos mains ne trahissaient une quelconque domination de l'un sur l'autre. Nous étions égaux dans la fièvre de nos baisers et nos cheveux s'entremêlaient tendrement au rythme de nos ébats. Il y avait tant de bonheur dans les mélodies que vous me susurriez à l'oreille, vous, l'artiste de mon après-minuit. Nous fumions le calumet, drogue enivrante que nous échangions en délicieux bouche à bouche. 

Bon Diable de Monsieur M. Cette nuit, à l'heure même où nous nous retrouvions Toi et moi, tu me manques. Ce ne sont plus que mes propres doigts qui me touchent. Comment fais-tu ? Car tu vis toujours près de moi. J'entends une chanson, il me semble que tu la fredonnes encore, comme avant. Avant que brusquement je ne t'abandonne pour d'autres horizons. 

Si tu me lis, mon Monsieur M., saches que je n'ai jamais cessé de te garder en moi. Ton sourire, tes gentilles façons, et ce souvenir de ton corps alangui sous le mien...

Je voudrais tant être ton amante, encore, t'inviter à retrouver mes seins et mon ventre mis à nus. Je te céderais de nouveau, Monsieur, je m'ouvrirais sans peine. Regarde, oui regarde... J'écarte mes cuisses, ressens-moi. Vois comme je frissonne à tes hanches si chaudes.

Je suis seule cette nuit et c'est tellement de ma faute. À défaut de te serrer dans mes bras, je voudrais vivre encore un peu dans ta mémoire. Juste cela. Rester Ton souvenir, Ton bel été. Toi mon printemps infiniment renouvelé. Revois nous encore.

Même si c'était pour une dernière fois.  

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