EN THERAPIE XXVI

- Oui ! C'est à quel sujet ?

- Laissez-moi vous retourner la question, c'est moi, le psy, madame.

- Ah, oui, je vous ai confondu.

- En effet, vous me paraissez pas mal confuse. Vous êtes ici, dans mon cabinet.

- Oh, excusez-moi, je suis rentré par inadvertance. Mais il n'y avait pas le verrou, aussi.

- De consultation.

- Oh, mais je ne veux pas savoir si c'était la petite ou la grosse consultation. Voyons ?

- Soit ! Alors que puis-je pour vous, dans ce lieu d'aisance ?

- Oh, rien du tout. Je suis rentrée sans aucune intention. Je n'ai même pas envie. J'espère au moins, que c'est celui des femmes, ou mixte à la rigueur.

- Ni femmes, ni hommes, c'est le bureau dans lequel je soigne les esprits.

- Vous êtes voyant ou vétérinaire, alors ! Mais pourquoi soigner vos bêtes dans les cabinets, aussi ?

- Je renonce.

(Moment de lassitude. Il faut les comprendre aussi, les psys, à entendre toute la journée, les problèmes des autres. Même s'ils n'écoutent pas, ça lasse quand même.)

- Bon, il n'y a pas à dire, ils sont grands vos cabinets ! Il y a la place de soigner un éléphant.

- j'y ai déjà soigné un troupeau, en thérapie de groupe.

- Et le tigre, vous le faites ?

- Non, mais je peux vous faire l'hippopotame.

- La tortue ?

- On va s'arrêter là, madame, le zoo va fermer. C'est 80 euros !

- Bé dit donc, c'n'est pas donné les vétos de nos jours.