Entre-deux.

arzel


              Je marche sur le sentier le long de la plage. je suis seule avec mon chien. pas un autre promeneur à l'horizon, ce qui est rare le week-end. Mais aujourd'hui, les pluies violentes ont dissuadé les marcheurs. Il y a une demi-heure à peine, des nuages sombres déversaient des torrents d'eau sur le paysage; en quelques minutes on était trempé, sur la route, les voitures roulaient parfois dans dix centimètres d'eau, au milieu des gerbes d'éclaboussures.

Et, soudain, tout s'est arrêté, les nuages ont fui vers l'est, l'horizon là-bas est d'un noir de suie. Mais ici, au bord de l'océan, le ciel est dégagé et le soleil, doucement, me caresse le visage. A peine quelques petits nuages blancs inoffensifs. Nous sommes sans doute en période de grande marée car le sentier est par endroits recouvert d'algues, auxquelles se mêlent les déchets que transporte l'océan, du bois mais aussi les inévitables morceaux de plastique. J'en ramasse autant que je peux en porter pour les déposer dans la caisse à déchets, au bout de la plage.

En cet automne extrêmement gris et pluvieux, ma promenade ensoleillée est un entre -deux presque magique, mais sans doute aussi assez bref: la météo n'est pas optimiste, aussi vite qu'elle a disparu, la pluie va  revenir et exiler le soleil loin derrière les nuages.


 

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