entre les lignes

Clara Ottaviano

Ta main qui s'enroule

dans la vague courbée

de ma taille 

jusqu'à ma cuisse s'écoule

s'étend

se love

se rétracte

s'endort

et repart


Plus aventureux encore

jusqu'au creux plus sombre

plus tendre

plus secret

d'un plaisir aveugle

qui se meurt en silence

telle une belle endormie

attendant le réveil inespéré d'un prince sauvage

tes doigts galopent désormais

foulant la peau neuve

prête à muer


Ne la griffe pas trop


Écoute mon souffle

sens le s'éterniser

s'impatienter

s'assagir

puis se révolter


Vois mes mains qui te prennent,

te parlent d'une voix si claire


Écrase-moi sous l'étreinte de ton visage

dont la bouche est la douce proue

sirène d'un vaisseau égaré

qui s'échoue doucement sur ma terre

que j'accueille avec la fierté d'une étrangère

découvrant une saveur lointaine

chère

piquante

cuivrée


L'éternité nous offre un instant

Illusion ineffable, rêve nécessaire

Le monde s'est tu je crois

Il écoute notre amour

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