Erratum d'ego.

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Je ne sais pas qui je suis. Et si je ne sais pas, peut-être est-ce la faute à ce que je ne considère pas? Ma considération étant le non-vous, le non-vos. Tout ce schéma lambda de la boucle vitale, cet apprentissage répétitif, n'obtempère-t-il pas avec... Qui je suis?

Qui je suis pour me placer à contre-champ des zones inondables de l'existence? Je ne suis pourtant pas différent puisque je ne suis peut-être même pas. Acculé, je me perds dans un monde qui m'apparaît comme l'étant déjà. Pourquoi ne bêle-je pas? pourquoi ne suis-je pas dans l'enclos? Ni même dessus, ni même proche! Qui m'a mis là? Moi? Moi! Diablerie! je ne serais alors qu'une sottise!

Comment en venir à ce point où on ne se sent plus concrètement exister? Quelle idée plus stupide que de se retrancher des partisans qui vous clament d'entrer dans la danse des morts nés. Je n'en fais qu'à ma tête, je ne veux pas voir les choses autrement. Je ne veux pas du "revu et corrigé". Et puis d'ailleurs, je ne veux rien corriger. Rien corriger puisque je ne participe à rien, puisque, peut-être, je ne suis pas!
Pourtant je suis là, je mange, je respire et je pense. Mais à quoi? Pourquoi? Pour cet élan Nietzschéen qui ne cesse d'aborder l'infini questionnement? Je me sens grabataire, usé par ce que je ne sais plus connaître.

Me suis-je trop salis à vouloir me mimétiser? Je le crois sans me le dire. Je me suis enfoncé un clou dans la gorge d'où plus rien n'en sort, si ce n'est des filets de voix filigranes qui me demandent qui je suis. J'ai tenté l'expérience d'être mort né. Quel âne! J'étais alors si vivant! A vouloir comprendre vos balivernes, je me suis assassiné! Suicide à balles humaines! Langues, -et pire encore!-, de vipères grouillantes. Vous êtes partout et vous glissez dans le moindre trou.
Vous m'avez sali par vos attouchements colportant vos plus ignobles crimes que vous ne soupçonnez même pas. Est-ce de la haine? Simplement une colère brute comme un coup de fouet? Ou encore une belle bévue? De quelle manière puis-je voir les choses? Puis-je admettre deux, trois, plusieurs perceptions sans risquer la démence? Honte sur vous,-brouilleurs de pistes!-, bien davantage honte sur moi qui ai voulu croire en vous.

Je dois avoir des compagnons qui ne se savent pas, ayant subis semblables tracas d'égotiste. Je n'en ai pourtant trouvé aucun. Serais-je l'unique à vous avoir régurgités en ayant eu le courage de vous mâcher? A en perdre les dents! A ne plus savoir qui je suis! Où sont les blanches colombes ressuscitées? Ces blanches colombes,-je vous le dis!-, qui se cassent les ailes pour vous rejoindre dans vos basses terres et se les tranchent pour pouvoir en sortir. Piétinées, à la merci des rapaces qui s'empressent de dévorer leurs restes, elles apprennent à fuir par deux pattes boiteuses! Gargantuesque planète qui accumule vos têtes et vous encaisse. Fioles à poison! Par vos déversements, vous m'avez assez ridé pour revenir à vous, certaines nuits d'ivresses, où ma soif, alimentée par une rancœur sèche, se gorge de vengeance.

Vous êtes pourtant si nécessaire. Sans vos exactions, que serais-je? Encore moins que ce que je ne suis peut être déjà pas? Quelle question angoissante! Moi qui souhaite votre mort, je vous donne la vie! Ne serais-je alors que folie? Moi qui ne sait qui je suis? Continuer à me gaver de vous de manière si fortuite malgré l'envie de défenestrer toutes vos défécations « moralitico-inactives » dans les égouts à chien! Continuer à vous sentir, à renifler vos excréments déposés sur mon palier n'est-il pas aliénation?

C'est au crépuscule noiraud où tout prendra fin, où tout n'aura définitivement plus aucun sens que peut-être, enfin, je serais.

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