Et ainsi va la vie...

tout-en-finesse

Il est midi, le soleil est déjà haut dans le ciel lorsqu'encore un peu endormie la belle ouvre un oeil. Le temps lui laisse ses deux secondes d'insouciance et d'innocence du réveil, laissant place à la réalité qui l'a saisie au ventre une fois ces deux secondes passées. Cela fait un moment maintenant qu'elle sent cette pression dans son ventre montant doucement le long de son corps et atteignant ses pensées aussi instantanément que la conscience était arrivée. Elle a pris l'habitude de cette douleur, elle se lève donc mécaniquement et s'assoit à son bureau, ouvre son tiroir et sort une boite. Cette petite boite rectangulaire, en chêne foncé et marqué de gravures africaines. Elle a cette odeur fruité de l'encens aux cerises mélangé à la poussière qui s'est déposé en fine couche dans sa chambre depuis son arrivé. Elle ouvre cette boîte délicatement sachant pertinament que la légèreté se trouve à l'interieur, que les rêves sont enfermés et qu'en le fumant ils viendront trotter dans sa tête. Elle sort les feuilles, la cigarette et une petite tête de cannabis verte, à sa surface des petits dépots blanc à l'allure de sucre. Elle roule sa "cigarette" et tire une bouffée pleine, poumons ouverts afin d'échapper à ses demons, afin de rêver, afin de retomber dans l'inconsicence. 

Elle s'est encore couchée tard hier. Elle a encore voulu aller plus loin dans son inconsicence, elle voulait s'enfuir de se corps bien trop lourd pour elle. Elle se rappelle des regards et des mots tranchants qui se sont posés sur elle à cette soirée. Des mots pointus, aïguisés comme des lames et fendant l'air à une rapidité telle qu'elle ne pouvait les éviter. Des mots qui l'ont mise mal, des maux...

Elle se rappelle de cette poudre. Elle s'était promis d'arrêter mais le malaise s'y collle comme un aimant qu'elle n'arrive pas à séparer, comme si son côté sombre n'attendait que ça pour ressurgir. 

Elle chasse vite fais ses idées, et re-tire une barre. Elle attrape un jogging noir ADIDAS, un t-shirt D&G, met ses TN et prend son sac LONGCHAMP, l'image étant d'une importance capitale, elle se fait une queue de cheval et sort. L'IPOD aux oreilles, elle va rejoindre, ses amis, sa famille...

Cela fais des mois, des années qu'elle est là. Assise parmis ces personnes differentes qu'elle affectionne bien que plus tout. Elle a 23 ans, elle est jeune mais son visage est marqué, leur visage sont marqués. Ils ont les traces lourdes et douloureuses qu'entraine un bagage bien trop remplis. Elle ne reste pas longtemps, le malaise est bien trop pesant malgré les rires qui cassent de temps en temps le silence.

Elle rentre, et devant cette grande porte en chêne macif tenu par du fer grinçant, elle hésite... Elle sait ce que cache les murs, elle sait que si ils parlaient ils raconteraient l'histoire de cette jeune fille qui essaie tant bien que mal de s'en sortir, ils raconteraient les bleus, les larmes. Mais aujourd'hui il fait beau, le soleil tape fort sur ses petites épaules qui commencent doucement a brunir. Aujourd'hui elle ne rentrera pas dans cette maison, aujourd'hui elle décide du chamgement. Elle se retourne doucement, des larmes salés glissant doucement vers sa bouche et humidifiant ses joues. Elle part, la boule grossissant à mesure qu'elle s'éloigne de cet enfer enfermé par des murs crépis, blancs fanés, et pourtant entourés de magnifiques roses d'un pourpre intense. Ce n'est pas une journée comme les autres, elle sent la brise carresser délicatement sa nuque relevant quelques mèches mal attachées, elle sent la chaleur de l'air entrer dans ses narines et s'infiltrait dans ses poumons, un air humide et chaud, de l'air.

Chaque membre de son corps tremble de peur, chaque pas lui fait monter l'angoisse au plus profond d'elle même, elle scrute les alentours personne ne doit la voir. Elle a peur. Mais la liberté est au bout de ce chemin, au bout de ce tunnel elle sait que la lumière brillera. Elle relève enfin la tête, les bleus sur son visage disparaissent... Elle a enfin atteint sa lumière, la drogue ne servira plus, les maux vont disparaitre. Elle avance.

By Léa.

"Le temps a petit à petit dévoré ton visage de joli petit garçon 

Et ton insécurité de macho se reflète chaque jour dans ma petite larme."  "Malo" de Bébé

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