Et il eut sa dose.

flutedepan

(version courte) Participation à "Meurtre mystérieux à Manhattan".

New York ne dormait jamais.
Un junkie, sans nom et sans visage, parcourrait ces rues new-yorkaises de nuit, jouant de son canif à l'intérieur de sa poche.
Il traînait les pieds, las de cette air moite pollué, étouffant qui lui engluait l'âme dans le béton et fatigué de ce sentiment de veines vides réclamant leur élixir brûlant délivrée par intraveineuse. Cette sensation signifiait qu'il est l'heure de nourrir le monstre... Après tout, il n’était qu'un junkie mais un junkie qui n'avait pas de quoi payer sa piqûre...
Ennuyé, il s'éloigna de la grande avenue pour les rues adjacentes, plus sombres.

- Eh mon p'tit, ça te dit un coup à 100$? C'est 200 par derrière si tu veux, brailla une prostituée qui l'alpagua au coin d'un tournant -histoire de faire le tapin.
La chance avait peut-être tournée...
Il l'examina la situation et en conclut, non sans un large sourire que finalement il avait trouver son porte-monnaie...

Il l'avait suivit dans ce motel miteux à l'ignomieuse chambre embaumée d'une odeur âcre de sperme. Bien qu'incommodé, il passa outre ne songeant plus qu'à sa récompense à la cléfs.

- Détends-toi ! avait-elle dit. C'est la première fois avec une pro ?

En n'obtenant aucune réponse elle s'approcha, frottant son corps cagneux au sien, le défaisant de ses vêtements, les jetant sur le lit.
L'air ambiant est devenu rapidement poisseux. Les corps collants de transpiration se frictionnaient. La prostituée meuglait, gémissait à chaque coup de boutoirs un peu trop pour que ce soit réel.
Ces cris aiguës en plus des mélanges de substances faisaient tourner la tête du Junkie, une migraine qui s'annonçait affreuse...
Il fallait y mettre fin.
Fouillant dans la poche de son sweat abandonné sur le lit continuant ses va-et-viens. Elle beuglait toujours,éclaboussant de cyprine les draps.
De son sweat il sortit son couteau. Elle allait jouir ses joues étaient brûlantes. Et..il présenta le canif au yeux de la putain.
- Mais ? Qu'est-ce que tu? balbutia -t'elle, son cœur se serrant d'effroi et d'épouvante.
Son cri perçant lui déchira  les tympans pendant qu'il empalait le couteau dans son ventre, là elle hurlait sans fausseté pour la faire taire il enfonça sa main dans sa bouche. Remuant l'arme dans ses entrailles le sang écarlate giclait.
La lutte dura une dizaine de minutes puis le corps retomba inerte, mort, sur les draps sales.

Satisfait de son action il enfila vivement ses vêtements avant d'arracher la lame du ventre du corps y laissant un trou béant pour la foutre à nouveau dans sa poche maintenant dégoulinant de sang.
 Ce soir il avait tué un Homme mais c'est bon, comme ça il avait de quoi payer et ses veines n'auront plus jamais faim.
Il s'en alla en claquant la porte, s’élançant vers une destination qu'il connaissait bien.
Impatient, il courait empli de joie hystérique, la veine palpitante.
Sa course s'arrêta devant un bâtiment aisé, il appuya sur l'interphone à l'adresse de l'appartement du 7ème étage.

-C'est moi, ouvre. J'ai au moins de quoi payer ma conso' pour une vie.

-Entre.

Dès que l'indicateur sonore signala l'ouverture des portes, le Junkie passa rapidement à travers, en courant dans les escaliers à en perdre haleine sans même songer à prendre l'ascenseur.La porte était grande ouverte, l'écrivain adossé à l'embrasure de la porte.
-Alors ? Il paraît que tu as quelque chose pour moi.

Le garçon s'invita dans l'appartement se mettant rapidement à l'aise souriant au maximum. Assis devant l'écrivain à un niveau légèrement inférieur, commençant a exposer ses aventures de la soirée en les illustrant par de grands gestes démonstratifs spécifiant à chaque fois les détails sordides.Pendant la narration qui le ravissait tout au plus, l'écrivain procédait au rituel de préparation d'un fix héroïne.
Il souriait, ce garçon avait formidablement travaillé.Il le lui fit savoir en le remerciant et surtout en lui tendant la seringue.Le junkie l'agrippa se jetant presque dessus.
Ses successions d'action était précipitées un peu maladroites mais qu'importe.S'en allant s'accroupir dans un coin de la pièce.
L'écrivain s'en amusa le voyant se traîner comme un chien galeux avec son os. Ricanant à cette grossière pensée il retourna à son bureau pour travailler un peu encore ravi de sa bonne affaire puisqu'il avait eut pour paiement la matière première pour son prochain roman.

Le junkie eut son fix d'héro' et l'écrivain sa dose d'inspi' puis... La prostituée, elle, eut son cercueil samedi matin.

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