Et maintenant..?

momo84

Coup de gueule à mes copines féministes

Alors quoi ?

On fait comment maintenant ?

 

On  les a souhaités différents, moins durs, moins mâles, moins protecteurs.

On les a façonnés à  l'égalité des tâches : toi la vaisselle, moi le linge, toi les courses, moi le repassage.

Et  pour les gamins,  il fallait les faire ensemble : du premier mois de grossesse jusqu'à l'accouchement, les mains sur nos ventres, les exercices de l'accouchement, puis le cordon à couper, les biberons et les couches… le congé parental, les réunions de parents, les vacances sans maman…

Y avait pas de raison qu'on se tape toute la maison, puisqu'on travaillait aussi, d'abord, et  eux,  ils se sont prêtés aux jeux de la ménagère, de la maman, d'abord pour nous faire plaisir, puis pour ne pas nous perdre. Certains par intérêt, d'autres sous la contrainte de leurs féministes compagnes. Certains en étaient fiers, d'être des hommes modernes, attentifs, intelligents…pas comme leurs pères qui rentraient du boulot et mettaient les pieds sous la table en activant bobonne pour qu'elle débarrasse le couvert et serve le café.

Et puis, au lit,  c'était pareil. On a beaucoup discuté du plaisir de l'un et de l'autre. De la tendresse, de la douceur et des initiatives partagées. On a freiné leurs instincts et leurs ruts  pour un partage équitable des désirs. On a même privilégié les envies de Madame, parce que celles de Monsieur étaient trop pulsionnelles, animales. Alors ils se sont appliqués à bien faire comme nous voulions, pas comme leur papa qui culbutait maman au lit quand  le besoin le prenait sans rien demander à personne…

Il s se sont mis à nous ressembler. Parfois, on avait l'impression de vivre avec une copine. C'était agréable, finalement …Un temps.

 Et puis on leur a fait payer 2000 ans d'esclavage.

Une prise de pouvoir,  un besoin de domination. Intraitables. Pas la moindre défaillance permise. Pas la moindre faiblesse autorisée.  Les demandes sont devenues des ordres. On s'est mises à comptabiliser le quotidien à la virgule près, à guetter le manquement, à juger,  à railler, à vociférer.

Et pour le sexe,  obligation de nous faire jouir, eux, de toutes façons, c'est facile quoi qu'ils fassent,  ça marche automatique.

Et alors la machine s'est un peu grippée. Ils ont  eu des pannes. Puis ils ramollissaient un peu,  à force d'attendre nos bons vouloirs.

Nous nous sommes ennuyées. On a cherché du côté des copines un peu viriles. Puis des machos, des drus à l'ancienne, de ceux qui te couchent sur la moquette avant même de t'avoir embrassée. Oh ! pas pour vivre avec, non, juste pour la sensation forte, celle dont on ressort ébouriffée avec le plaisir malicieux du doigt dans le pot de confiture. Le plaisir violent, immédiat, sans conséquence, sans engagement…comme ça, gratuit.

 

Et eux, alors ??? Ils se sont sentis comme des enfants  vieillis trop vite, un peu coupables de leurs désirs inavoués.

Certains ont cherché l'aventure, pour y faire des expériences ou retrouver des sensations. D'autres sont  retournés au célibat en attente de nouvelles amours plus convenues.

Et maintenant va falloir la vivre vraiment cette égalité !

Cesser de penser sa vie selon telle ou telle théorie égalitaire mais la vivre avec ses pulsions, ses envies, simplement, directement, sans s'observer, sans se juger,  sans se demander si c'est bien, si c'est comme ça, si je dois demander  la permission d'être ou pas…sans domination et sans soumission, sans calculette, sans prise de tête, même si ça s'entrechoque, se bouscule, se heurte…C'est ça, le vivant ! Ça jaillit et ça explose, ça s'apaise et ça se cherche.

Qu'on ose le dire, simplement quand c'est bien, moins bien, sans crainte de se perdre, d'être jugé, d'être un peu con. Juste le respect et l'envie d'être. D'être soi et d'être avec.

C'est possible, après une toilette du cerveau pour remettre en place les morceaux éparpillés du puzzle.

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