Et Si

Nicolas Krumacker

« Qu'est-ce que l'amour, sinon la jeunesse et l'espoir s'enlaçant, et ne faisant plus qu'un ? » Samuel Taylor Coleridge

Et si tu étais la seule et l'unique

J'en oublierai ma folie bucolique,

C'est sur cette note triste mais véridique

Que ce poème est d'ordre métaphysique

 

Si seulement tu avais pu cabrer ta nuque

 

Tu aurais orienté la triste mer de mon cœur

En direction de son amie la gravité,

Je t'aurais emmené dans une impasse perdue

Quelque part entre Victor Hugo et Picasso,

J'aurais touché ton visage et oublié ce spleen

Que tu m'as rappelé comme un mensonge à venir

 

Si seulement tu avais cabré ta nuque

 

J'aurais pu trouver la sagesse

Que les locataires assis sur Lachaise

Ont oublié de me transmettre

 

Si seulement tu l'avais cabré,

 

Je t'aurais donné la force de l'océan,

Tu aurais vu disparaître mon sourire hypocrite,

Mais seul mes vers m'accompagneront sous la terre

 

Mais pourquoi tu ne l'as pas levé ?

 

J'aurais voulu sentir l'écume de ton corps détruire l'enclume de mes sentiments

J'aurais aimé voir ton visage façonné par les hautes lumières

J'aurais voulu entendre la symphonie des cigales après une nuit d'ivresse

J'aurais aimé gouter à la chaleur humaine avant de rejoindre le ciel

J'aurais voulu respirer la fumée de ta cigarette s'évanouissant dans l'atmosphère

 

Si seulement tu t'étais arrêté,

 

J'aurais pu savoir qui tu es,

Tu sais, jamais je n'aurais pu t'offenser,

La beauté, la gloire, la joie, toutes ses choses ont été inventées par toi

 

J'aurais aimé te faire passer un message dans les nuages pour te dire que tu n'es pas de passage

 

J'en ai marre d'exister

L'essence de mon cœur est depuis longtemps dépassée

Il n'y a que ce sentiment que je n'ose dire …


Ah ! Si seulement nos regards s'étaient croisés

J'aurais pu finir mes couplets,

Mais c'est dans une poésie où jamais ne se sont accordées nos rimes

Que j'en déplore mon plus grand crime

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