Être bipolaire (pas inédit)

Ce N'est Pas Moi, Ordi Hacké

Bipolaire on lit que c'est un effet de mode.
Peut-être même une ode.
Une ode à la folie,
Aux langues qui se délient.
Mais comment faire comprendre ,
que c'est une vraie maladie,
Dont beaucoup se parent,
Même si ce n'est pas vrai,
Quand d'autres s'égarent,
Ceux pour qui le fait est vrai.

Être réellement bipolaire n'est pas un effet de mode, NON !

Et oui, les périodes hautes : l'épicurisme par excellence, le fric qui tombe des poches pour monter sur des hauteurs de tour d'Ivoire, l'ivresse sans avoir bu une goutte d'alcool, la drogue du bonheur, l'adrénaline d'être en vie, la sensation de confiance en soi et l'amour à l'humanité. L'on cause, l'on se donne en spectacle mais qu'importe : on est heureux. 

Et oui, les périodes basses : se sentir désastreux, être glauque à l'intérieur et à l'extérieur, ne plus aimer que rester dans le noir, dans le lit de souffrances indélébiles. Être en plein ineffable de la vie et de ses maux. Ne plus parler à personne, voire seulement à se plaindre, quand on en a encore la force. Et vouloir parfois mourir, vouloir se pourrir, se faire du mal, à douleur animale.

Et oui, les périodes mixtes : se sentir tout puissant et parfaitement malheureux à la fois, s'exciter du café comme une puce tout en songeant à se défaire de sa vie, boire un peu trop pour espérer monter haut, boire un peu trop et finalement pleurer. Se taillader parfois pour sentir la vie et combattre la douleur, dans toute cette inconcevabilité. Se sentir mort et plein de vie à la fois. Risquer sa vie.

Et oui, les périodes de stabilité : n'être ni trop heureux, ni trop malheureux. Juste être en fluctuations normales comme tous les non bipolaires. Mais...prendre des kg, beaucoup de kg à cause des traitements (en moyenne 30 à 40kg), ne plus pouvoir parfois travailler à cause de crises d'angoisses qui restent insurmontables, du manque de concentration et d'attention liées à la fatigue d'une médication lourde...

Trop aimer la vie, détester la vie, osciller d'autant c'est...

Faire de grands projets, pour ensuite tout assassiner.

Que je ne lise plus, qu'être bipolaire est une mode. Les symptômes existent, les patients ne les ont inventé.

La preuve me concernant, j'ai été diagnostiquée bipolaire et n'y ait pas cru pendant cinq ans. Je ne voyais pas que je faisais des montées anormales, je ne voyais que la détresse de la dépression. Une vraie dépression, pas un blues éphémère. Je n'y ai pas cru très longtemps, Non, je n'en faisais pas l'apologie d'une mode. Mais maintenant est bien décrété que je le suis, je l'assume et dément tous ceux qui peuvent dire que la bipolarité n'est qu'une popularité.

  • ....tranchant...vrai...franc....toi dans la réalité de ta vie,dans tes rires et dans tes cris....dans l anticonformisme de cette société , dans ce toi tout simplement comme tu es...toi sans faux semblant......
    Merci de me permettre de te lire

    · Il y a presque 8 ans ·
    Image

    mery

  • Je comprends ce que tu exprimes. Mais au-delà du diagnostic, par-delà le nom qu'on peut donner ou pas à ta maladie, les seules choses qui sont vraies restent ta souffrance, ta douleur et ta détresse. C'est ça qui est terriblement horrible pour toi... Que pouvons-nous faire pour t'aider ? Je me sens impuissante...

    · Il y a presque 8 ans ·
    Coquelicots

    Sy Lou

    • Alors j'en suis sincèrement heureuse car tu mérites tant de goûter au soleil de cette vie !

      · Il y a presque 8 ans ·
      Coquelicots

      Sy Lou

Signaler ce texte