Etre en vacances

aile68

Etre en vacances dans ma terre lointaine et proche, dans mon coin d'île il n'y a pas d'oiseaux, les chats sauvages les chassent du toit des maisons centenaires, était-ce un rêve ou une réalité incertaine j'en ai vu un, un jour se promener avec nonchalance sur une vielle bâtisse pendant que je me reposais. J'étais entre un sommeil hésitant et une réalité à laquelle je me tenais comme à la barre d'un  bus qui freine brusquement. Les voyages sont longs jusqu'à mon île préférée, mais toujours le train rattrape son retard quand il ne s'arrête pas le long d'un immense jardin pour des raisons obscures qui rendent l'arrêt mystérieux. Ceux qui savent ont un air important comme s'il détenaient un secret d'état qu'il ne faut surtout pas divulguer de peur de faire éclater des conflits irréversibles.

Se mettre en vacances à deux semaines de Noël, ne plus rien faire, arrêter toute activité, se laisser emmener dans un autre monde, lyrique, où la beauté a la particularité d'un être étranger pour lequel on tombe en amour. On est comme hypnotisé, irrémédiablement attiré, on ne pense plus qu'à ça, le sens commun possède d'autres codes qu'il nous faut adopter. Ressentir des ambiances de là-bas, les cuisines propres, étincelantes ou les tables qui croulent sous des victuailles de fête, un gâteau qu'on a fait ensemble, une grille qui sort du four avec dessus des produits du jardin familial, artichauts, lamelles d'aubergines et autres merveilles du soleil. On a versé le vin de la terre dans une belle carafe transparente, il est meilleur que celui de la supérette du coin, avec sa belle étiquette et ses dorures.

Voilà, je ne vais pas compter les jours de vacances sur le grand calendrier de la cuisine, celui avec les gros chiffres et une photo de Saint Joseph représenté avec des couleurs qui semblent dégouliner tant le portrait semble vrai. Ici on prépare des crèches magnifiques, de vrais univers magiques et merveilleux, je m'en vais préparer la mienne dans mon petit coin de salon où rêve et réalité se mêlent entre eux comme lors d'un sommeil qui ferment vos paupières sans que l'on puisse lutter.

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