Eveil...

Pour éveiller mon corps, elle n'a pas son pareil.
Alors même qu'encore, les yeux flous de sommeil,
Lentement je l'étire, éloignant la torpeur,
Elle saisit, en martyr, l'objet de ses ardeurs.

Sur mon dos, sa main glisse, doigts frôlant mon sillon,
A l'entrée de mes cuisses, délaissant l'ischion,
Elle plaque sur mon pubis, le flasque trublion,
Moins fier qu'en son calice, lorsque nous bataillions...

Elle fait sa moue défaite, constatant à regret,
Que ses paumes expertes n'ont que bien peu d'effets.
Sans montrer mon visage, je supplie qu'Elle inflige,
Les gestes, bien moins sages, qui dresseront ma tige.

Je désire que ses griffes, des épaules jusqu'aux globes,
En déchirant les rêves, m'assènent leurs ratures.
Qu'en lacérant, à vif, le bâton de Jacob,
Mon supplice s'achève en d'ignobles morsures...

Tandis que ses talons plantent mes omoplates,
Que sa langue et ses doigts fouillent jusqu'à l'étoile,
Que sa bouche en fusion, cessant de m'être ingrate,
Me remette bien droit, pour inonder ses voiles.

Les yeux pleins de furie, je saisirai ses hanches,
Et dressant devant Elle, à nouveau bras vengeur,
Belle hampe durcie, large épaisse comme un manche,
Je comblerai de miel son havre de douceur...