Faire ce que je sais

Faire ce que je sais faire le mieux, et tant pis si je laisse passer des fautes d'orthographe, m'octroyer des moments de bonheur, par nécessité ou juste pour passer le temps, c'est du pareil au même. Laisser le temps se gâter, forcément, on n'y peut rien, mais ce que je peux faire, je le fais volente nolente, la volonté c'est ce regain que je sens en moi comme un champ en fleurs qui se renouvelle d'année en année au gré du temps météorologique. On ne peut maîtriser la pluie, le vent, les orages, mais ce que je sais faire, je m'applique à le faire ou bien je le fais en vitesse, bien ou mal, comme je peux. Je ne suis pas quelqu'un qui se dépasse, mes limites, je les connais. Escargot ou lente limace qui avance sur une terre mouillée de rosée, je vais plan plan, comme ces amoureux sur les canaux, même si je suis seule. Me laisser mener en bateau, au propre comme au figuré, me laisser aller au fil de l'eau, ou être soulagée de retrouver la rive, de déambuler dans l'herbe comme je veux. Me retrouver avec cette sensation d'appartenir à la nature après un bain de verdure parmi les arbres, me sentir revigorée et forte, comme emplie de sève. Répondre à cette envie de courir quand dans mon coeur égayé papillonnent mille mots, mille souhaits à réaliser. Laisser le temps s'écouler dans le sablier de la vie, l'assimiler au plaisir d'écrire, de tisser une trame de pensées fraîches ou bien douces. Je prends souvent mon temps même si je n'ai pas l'éternité pour faire les choses, ma vie n'est pas une course contre la montre... Faire venir les choses comme on les sent, les faire prendre corps avec des mots, une inspiration qui obéit à des émotions, des sentiments. Chercher des images (des métaphores c'est trop demander!) ou les laisser venir toutes seules c'est encore mieux. Le ciel cet après-midi a un aspect cotonneux d'où s'échappe une lumière qui rend les nuages nacrés et la pluie incertaine.