Fallait bien qu'ça (re)sorte

Les portes claquent à cause du vent,
Et moi je fonce, droit dans le néant,
J'ai perdu mes mots, j'ai perdu l'bonheur,
J'me noie solo,j'suis plus à l'heure,

J'frappe la vie comme Rocky,
Sauf qu'ma vie n'a rien d'un film,
Et toi tu ris,
De ce drôle de téléfilm,

J'aimerais bien t'expliquer,
Qu'ici rien n'est gagné,
Nos vies sont menées,
Tracées par les lois et la cruauté,

Les mains sont tendues sur la chaussée,
Réclamant seulement un peu de monnaie,
La tête droite, on avance droit devant,
Ne surtout pas baisser la tête, ne pas perdre son temps,

Pressés, entassés, oppressés, étouffés,
Tout est calculé, chaque centime dépensé,
Ruelles délabrées, shit dans la chaussette,
Sentiments sur les pavés, ici règne Seth,

J'dessine des sourires sur des murs gris,
Puisque des sourires on n'voit plus, ici,
Les marées salants sont remplis de chimères,
Et j'me perds dans votre drôle de nouvelle ère,

Rien de pire que de voir tous ces vivants gisant dans les rues,
Regards ternes et joues creuses, la Terre sue,
Et s'use trop vite, comme la paix que l'on aime proclamer,
Rien n'va plus, mais faut quand même s'tuer,

La tâche est rude, la société impardonnable,
Mais trime, trime, si tu veux être fréquentable,
Les religions, les orientations sexuelles, les amours,
Les porte-monnaie, et les grands Etats sourds,

Nos larmes ne doivent plus couler,
T'es un homme, si tu sais bien tiser,
Nos culottes doivent tomber,
T'es une femme, si tu sais bien sucer.