Faute avouée et à moitié pardonnée

petisaintleu

Je suis de la même trempe que vous. J'adopte une très hypocrite fausse modestie. «  C'est gentil que tu me dises que j'ai du style, ça me touche. Mais je n'ai aucune prétention. C'est juste le plaisir d'écrire qui m'anime. J'ai trop de respect pour Flaubert ou Céline pour me permettre d'avoir le moindre once d'ambition. »

Je suis comme vous. Dès que j'en ai l'occasion, j'étudie les statistiques. Quand je dépasse les vingt-cinq visites, mon égonomètre s'affole.  Demain, quarante, cent vingt ? La courbe devient exponentielle, le marketing viral bat son plein. Si j'en ai moins de cinq, une crise d'angoisse m'envahit. Sans doute liée à la ligne de coke que je n'ai pas encore partagée avec Beigbeder.

Tout pareil ! La stagiaire de chez Plon, chargée de la veille sur internet, a déclenché l'alerte rouge du comité de lecture. Il s'angoisse. Si Gallimard nous le piquait ?

Bienvenus au club. Houllebecq me téléphone. Poivre d'Arvor m'invite au Pré Catelan. Bernard Pivot est trop sympa sauf que je hais le foot. Déjà, mes amis ne me parlent plus de la même manière. Trop fiers d'être l'ami de. Ma banquière qui me menaçait encore d'interdit bancaire le mois dernier me propose de la rencontrer pour parler placements. Je vais voir. Elle m'excite avec sa jupe qui lui moule les fesses.

Les chiens ne font pas des chats. La nouvelle est tombée à 13h42. En douze minutes, j'ai déjà reçu cinq appels. Il faudra que je pense à souscrire à un deuxième abonnement.

Tous ensembles. 7h17. Café et première cigarette. Rejoindre ces cons qui ne comprennent pas ce génie qui les côtoie.

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