Fête des câlins

Jean Claude Blanc

évocation humoristique de la Saint Valentin...j'aime pas ces symboles, trop calculés...l'Amour, le vrai, est quotidien

                        Fête des Câlins

Tous les jours, on fête quelqu'un

Tellement la vie devient morose

St Valentin, fête des câlins

On se contente de quelques roses

 

Les bons chrétiens, restent sur leur faim

On n'évoque plus jamais les saints

C'est Pierre ou Paul et compagnie

Notre agenda en est rempli

 

Faut dire que derrière ces prénoms

Se cachent parfois des polissons

Sainte Catherine, en est le signe

Encore pucelle, la marguerite

 

Y'a Saint Vincent, pauvre innocent

Qu'est au service des mendiants

Mais Saint Eloi, inversement

Lui est l'emblème des possédants

 

Félicité, Marius, Olive

Barthélémy des protestants

Aimé, Ignace, pas mémoire vive

Pas très flatteurs, leur jour de l'an

 

Prudence, modeste, c'est parfait

Fidèle Diane, d'Elisée

Annonciation, Hugues, Prosper

Benoit, Narcisse, c'est l'hiver

 

Fête Nationale et du travail

C'est Pentecôte, le miracle

Arsène, Samson, prennent le Fiacre

Barnabé, fuit devant Médard

 

Honoré, Pâques et Noël

C'est l'Ascension, Thomas d'Aquin

Heureusement, pas la Toussaint

Pour séducteur Valentin

 

Rose, Amour, Transfiguration

Juste un instant, s'appellent Léon

C'est l'Armistice pour Roméo

Sa jolie Fleur, devient Rameau

 

J'ai essayé, les mots croiser

C'est pas facile, de faire rimer

Mais revenons, à notre sujet

Valentin, pointe en février

Même si ça gèle, femelle gâtée

Le gus surpris, reste baba

C'est aujourd'hui, fête des nanas

Se précipite, chez le fleuriste

Pour ne pas rentrer les mains vides

 

S'amène chez lui, mine réjouie

Pour faire plaisir à sa chérie

Bien entendu, elle est ravie

Ces quelques fleurs, ça lui suffit

 

Tous les français, aiment se flatter

Toujours un saint, à arroser

C'est l'occasion, s'encanailler

Refaire la cour, à leur mousmé

 

Geste qui compte, y'a pas de honte

Conter fleurette, une fois l'an

Jouer les prudes adolescents

Mais nos pudeurs, on les surmonte

 

« Avait de tout petit tétons

Que l'on tâtait, mais à tâtons »

En résumé, instinct sauvage

Mais Valentine, a le corps sage

 

Belle soirée, à la bougie

Enfants casés, chez la mamie

On va pouvoir, faire des folies

Mais au programme de la télé

 

On se rappelle, nos débuts

Paul, Virginie, en moins vêtus

Que la bagnole, pour jambes en l'air

Mais on devait s'en satisfaire

 

On tente encore de ranimer

La flamme qui nous habitait

Mais cette fête, a tout gâché

Trop connotée, trop calculée

 

Saint Valentin, est honoré

On s'en sert même de volupté

Mais dès demain, adieu le Sein…

Vite oublié, pour autre dessein

 

Que de louanges, pour s'aimer

Encore plus fort, s'extasier

Et se faire croire, qu'il n'est pas mort

L'Amour, le vrai, parfois s'endort

Saint Valentin, acte manqué

Symbole abstrait, calendrier                     JC Blanc     février 2014

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