Fiction ?

Ce que j'ai à dire se dessine

Se devine

Entre les termes choisis

Énigme

Failles consenties

Arbres qui cachent la forêt 

Guet-apens de la ponctuation et du vide de sens

Vidé de ce qui n'est point moi à point nommé 

Figure littéraire de la psyché

Littéralement figuré 

De vous à moi.

Chaque jour détonne avec le précédent 

A qui pourtant il prend la main

Car j'écris à tu et à toi

Entonne

Un chant inédit

Avec les mêmes vieux airs.

Chaque vers s'emboîte dans sa série 

De matriochki

Chacun est dépositaire du mystère

Qui ne voulait pas en être un.

Chacun est l'invité grâcieux aux frais de la princesse

Lorsque je suis, et reste le gueux

Lorsque fuit le gueux et que je reste

Lorsque je suis et fuis le reste des cieux.

Parfois j'écrivais ''elle'' et c'était quand même un peu moi

Qui transpirait par les yeux de cette persona

Mais tout de même

Le mystère se desserre et passe à table

Car on finit par ressembler à ce qu'on aime

Par ressembler à ce qu'on sème 

S'aime s'aiment 

A la fin je suis dedans

Je suis l'après et l'avant

Tout de go à la source derrière le masque aussi, et devant.

Devant, les places sont chères et assiéger les meilleurs fauteuils n'est pas donné à tous 

Parfois on ne peut lire qu'en creux, mais si le creux sonne creux, est-il moins moi et où est le relief

Et où est-ce que je me livre, où est-ce que je me façonne ? 

Et où est-ce qu'on sonne en somme ?

Et où fait-on mine de rien ?

Autrefois il suffisait de gratter un peu la terre et Ève sortait tout entière et bruissante de la côte d'Adam

Maintenant ils sont reconfigurés

Sans piédestal et bruts de pomme

On ne cherchait pas midi à quatorze heures et je n'osais respirer que l'espace d'un soir

Me jouer de mon apnée périlleuse sur ma scène exutoire

Et laisser ma trace en filigrane,

Signer de biais

Et disparaissais.

Si aujourd'hui j'écris ''je'', c'est le choc, c'est l'aveu, oui j'ai le chic pour dire que j'aime, je l'aime lui et ''je''nous aime, à genoux et de boue, 

Écrire ''je'' c'est avant tout être, ou ne pas être de marbre, c'est avant tout l'avoir vécu et l'avoir à vivre.

Mais le slam de mon âme s'enflamme et lance 

Ses ombres et ses reflets sur le mur de mes émois.

Mes rimes à rien 

En réalité riment avec miens

Riment à tout

Riment à tout va

Derrière un battement de cils c'est moi

Ça a toujours été ainsi 

Pour peu que la lumière se fraie un chemin caverneux

Je ne peux me dédire car dédiée je suis

Je ne peux me relire, seulement me relier,

A lui, à vous, et j'avoue, l'enjeu c'est moi

Et maintenant plus que moi, plus que tout, c'est nous.

Sans me jouer de personne, je suis au bord de vous, 

Je suis là où vous ne me guettez pas,

Au goutte-à-goutte de mes pas, je plonge encore parfois dans les replis et les aléas 

Pour attraper quelques mots 

Tout emplis de douceurs en-dedans 

Même quand leur coque de nougatine craque et claque

Gardez pour moi quelques ''bravo'' pour le jour où je remonterai le fil

La trame de l'âme

A contre-courant

J'aurai bravé mes mois je serai brave à toute épreuve

Quand je rapporterai quelque perle issue d'un coquillage perdu...

    A suivre ( ou à vivre, c'est selon )