Figé à jamais

Petite Plume Volcanique

Un instant figé à jamais, dans mon esprit, à travers ces lignes. Arrêté, stoppé.

Nous étions assis là, juste là. Deux êtres en perdition. Ma peau contre la sienne, son souffle pas bien loin du mien. Sa main dans la mienne. La montagne s'offrait à nous comme l'on offre un cœur emballé dans un papier doré. Juste là, comme ça. Et je n'avais pas vraiment envie de parler sérieusement. Non, juste de parler. Et puis je le regardais, vraiment, droit dans les yeux, et à cet instant, je n'avais plus du tout envie de regarder autre chose. Cette sensation, elle était palpable. On aurait pu l'attraper et l'enfermer ; mais elle en serait morte. Elle est si éphémère, la jolie. Je le regardais, et soudain, nous étions deux. Et c'est vrai, ce n'est que juste comme ça ? C'est vrai ce mensonge ? Petit cœur, je ne sais pas si je t'aime, mais je sais que nous étions bien là, tous les deux. Tu es si doux. Je crois que c'est ce que j'aime tant chez toi en fait. Tu es si doux… Et puis il y a la même chose dans tes yeux que dans les miens : une sorte de tristesse, qui nous menace en permanence, comme une machette qui pendrait au dessus de nos têtes. Une épée de Damoclès. Et j'ai la vague impression de la voir dans tes yeux à toi aussi, petit Nathan. Ca faisait si longtemps que je ne l'avais plus aperçue quelque part. 

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