Fil.

franekbalboa

Dure est la vie maintenue par un fil. Que dis-je un fil, un simple tuyau. Ce tuyau qui apporte maints soulagements et maintes douleurs à la fois. Cette partie de vie et de mort qui nous permet de subsister. Connaissez-vous cette sensation de fluide qui vient se mêler à vos liquides vitaux, cette incursion d'étranges particules qui vous font mal mais vous soulagent?
En cet instant, nulle n'est identique. Entre celles qui donnent des médicaments, des métabolites ou du sang, chacune a son rôle, chacune a sa place. Le temps de l'écoulement est à la fois doux et horrible.
Nous ne sommes plus vraiment vivants. Plus vraiment humains, on se robotise parce que maintenus dans un état normal par artifice. Comme si une main d'acier venait et nous faisait tenir debout. Cette terrible épreuve qu'est la première aiguille, le premier fluide, la première brique d'artifice qu'on nous injecte.
Cette sensation peu supportable de n'être qu'une faible créature, qu'un bébé de cristal enveloppé d'une couche fragile d'une peau trop pâle.
Et pour tous ceux qui le vivent au quotidien, et pour ceux qui le vivent aux côtés de ceux-ci, j'aimerai leur dédier ce petit morceau de moi, ce petit morceau d'eux. L'audace, le courage, la force, la volonté vous aideront.

Je ne sais pas vraiment comment finir ce petit bout de vie.
Alors je ne le finirai pas vraiment. Pardon. Je retourne penser à vous, à nous.

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