Fil

Accrochée à un fil telle une tyrolienne, je me berce, me balance et file comme l'enfant farceur. Puis, étendue à un fil telle une chemise, je m'agite, me remue dans tous les sens comme une puce. Suspendue à un fil je m'étire et me contorsionne en des mouvements d'acrobates. Enfin, sur un fil j'avance tel un funambule qui fait des bulles. Cher fil,tu m'offres une belle image avec ton fil électrique où se perchent les oiseaux, coup de fil, le plus attendu, que serait la vie sans toi? Toi mon fil d'Ariane, mon guide sans lequel le  labyrinthe de la vie tel un piège se refermerait sur moi, tu tisses le fil d'une discussion auxquels participent les dieux antiques et les sages poètes. Trop impatiente, trop pressée de sortir du labyrinthe, je m'écorche les bras, les genoux à un fil de fer, plein de barbelés. Je saigne, mes vêtements sont déchirés, avec du fil de coton je recoudrai tout ça.Fil,mon ami fil, je t' abandonne en l'état, car de fil en aiguille, je me suis épuisée, et sur le fil d'une lame trop bien aiguisée, le texte que j'avais écrit en deux s'est coupé.