Fleur de mot

aile68

Regarder le sens des mots dans le dico pour en retirer la quintessence, la fleur intrinsèque, la signification la plus intime. Y en a qui sont amoureux des mots, leur attachement à eux est infini, il existe des millions de combinaisons de mots qui deviennent des phrases puis des pensées, des idées, des discours, des textes. Aujourd'hui j'ai décidé de vous parler des mots qu'on dit sans faire attention, sans se freiner. Que de choses ne dit-on pas ainsi! On laisse passer des messages sans le vouloir, jeu difficile, amoureux peut-être entre un garçon et une fille qui se cherchent sans le vouloir mais est-on sur la même longueur d'ondes?

Jeu du chat et de la souris, du loup dans la bergerie, jusqu'où peut aller le jeu de la séduction? Surfer sur la vague, être gentil, rester correct, quelle est la marge de manoeuvre? Je n'aime pas ce jeu-là, je préfère m'en tenir éloignée, rester dans mes retranchements, me protéger. Pourquoi entend-t-on certaines phrases, on se demande pourquoi on nous les dit: "Je saurai où vous habitez maintenant", oui et alors? Désir exprimé même s'il ne viendra pas, y en a qui laissent le champ à des possibilités qui ne se réaliseront pas et c'est tant mieux.

Ce texte me rend mal à l'aise, j'aurais préféré vous écrire quelques phrases du style: "Manger mon pot de miel, de Nutella (même si c'est pas bon pour la santé!), exécuter quelques pas de danse avec la belle Angélique mais pas plus, l'amour est un jeu pervers entre garçon et filles parfois. Sortir mes osselets et jouer."

Je ne finirai pas ce texte ou alors très vite La vie m'appelle ailleurs, à mes activités du jour, ma routine, mes habitudes. Si j'efface ce texte, ce sera tant pis, si je ne l'efface pas ce sera "on verra". Nougaro le chantait bien: "Ah tu verras, tu verras!"...

Fleur de lait, fleur de peau, fleur de mot, de parole, je m'amuse... Continuer un texte c'est un peu naître à soi, finir le roulement d'un dé sur le tapis de jeu, accepter d'utiliser de nouveaux mots, même étrangers "mantiglia" (mantille), mot précieux pour moi... Dérouler le tapis rouge pour une nouvelle journée, être plus vrai que les richesses d'un roi déchu. Poursuivre un rêve et le rejoindre, l'atteindre, décrocher le pompon sur le mas de cocagne, savourer ma liberté sous un soleil qui parle une langue étrangère. 


  • Les mots, ceux que l'on aurait aimé dire, ceux que l'on aurait mieux fait de ne pas dire, ceux que l'on a bien fait de dire ... Les mots suivent leur chemin avec leur résonance différente pour chaque oreille et pour chaque intellect. Mais les mots trouvent toujours un chemin :o)

    · Il y a plus d'un an ·
    Gaston

    daniel-m

  • Ne t'excuses pas de vouloir dire des choses, les choses viennent comme elles viennent.
    Les mots sont la matière première dans tous les domaines, les mots rassurent ou blessent, c'est selon.
    Comme toi parfois , je marche sur des œufs, une vieille idée: proférer des mots c'est poser un acte, et c'est ainsi, à moins d'être un enfant ou un simple d'esprit.
    Nombreux sont ceux qui n'ont pas compris cette évidence, ils riront de la soi-disant offense, ou, pire encore, présenteront des excuses, mais le plus souvent renverseront les rôles, faisant croire à l'offensé qu'il devient l'offenseur.
    L'intelligence, la vraie, est aussi de reconnaître cela, une histoire de mépris et de haine, ou de compréhension et d'amour, un mot que je préfère à ce mythe qu'on appelle empathie.
    Jouer avec tous les mots, choquer, remuer, etc., mais ne blesser jamais.
    Puisque ton texte, comme tous tes textes, m'inspirent, la vie n'est pas que la jouissance de l'instant, et je me confronte sans cesse à mes détracteurs, se prétendre être immunisé du malheur est non assistance à personne en danger, car qui n'a pas connu le désespoir à certaines périodes de sa vie?
    Ceux-là qui donnent des leçons selon le principe qu'un homme malheureux l'a bien cherché.
    Je ne suis pas un érudit, mais les Grands de la littérature ont eu ce succès, ayant eux-mêmes vécu des drames.

    · Il y a plus d'un an ·
    Lwlavatar

    Christophe Hulé

Signaler ce texte