Fous te le dans le cul ton titre

Ensevelie sous les nuages de chanvre, a l'aube du printemps, les idées refoulent et les mots dansent, denses. Des tourbillons faits de poussières, s'élevant haut vers les collines. Oui, fait de sables et de poussière, que le vent porte sur les collines du désert servant de sol. Si je pouvais retranscrire ma haine, je l'étalerais, telle une flaque de sang lourde, glaçant l'épiderme, et je tapisserais la feuille et le monde entier de pourpre, je recouvrirais la terre de pourpre. Si je pouvais voler, juste un instant, et m'en tenir aux étoiles. Si je pouvais voler, et m'enfuir, j'irais choyer ton cœur. Le souffle rude, le ventre noué, la tête inerte, les yeux mourant, le ciel et tous les astres, mon sol et mes regrets. Pas de doutes, c'est la solitude qui ce soir est venu en découdre. Elle est venu frapper. La solitude a laquelle on dis d'aller se faire voir, celle a qui on rie au nez, celle qui ronge l'estomac, qui boxe l'esprit des gens seuls, en face a face, jusqu'à saigner de l'intérieur, celle qu'on oublie trop vite, qui laisse un goût amer et fade, qui sale les paupières, celle qui fait ressurgir les râles de l'agonie. Mes doigts se brûlent, c'est tout juste s'ils m'en font prendre le peu de conscience qu'il me reste. Je la réserve a mon sort, semblable a celui de millions d'âmes mortes croupissant dans les clapiers de la ville rugissante de violence et cruauté révélée aux lumières de la nuit. La brise du désespoir ne frappe plus a mes carreaux, je ne dors plus les fenêtres fermées, et puis je ne dors plus, ca me rassure quelque part, quelle idée. Un jour, il faudra bien voler, avant que les ailes ne se soient consumées pour de bon. Un jour, je prendrai mon élan et je sauterai, je battrai mes ailes étincelles. J'irai retranscrire ma haine, je l'étalerais, telle une flaque de sang lourde, glaçant l'épiderme, et je tapisserais la feuille et le monde entier de pourpre, je recouvrirais la terre de pourpre. Ce jour la, je m'envolerais, j'irai la haut, choyer ton cœur.