French loveuse en folie ou femme en mâle de reconnaissance
agatha
French loveuse en folie ou femme en mâle de reconnaissance
10 ans de mariage partis en fumée en une heure. Les femmes posent toujours trop de questions… et ne sont pas toujours préparées à entendre les réponses. Bon, même si ce n’est pas facile d’entendre « je ne t’aime plus », il faut se dire que c’est peut –être un signe du destin. Genre « il est temps de prendre le taureau par les cornes et faire quelque chose de ta vie ». Lola, trentenaire divorcée depuis pas très longtemps, à la recherche d’elle-même, a décidé de suivre la tendance pour trouver l’homme idéal. S’inscrire sur plusieurs sites de rencontres sur internet. Dans le même temps, elle s’entoure de nouveaux amis (elle a laissé les « vieux », ceux de son passé, en rade avec l’ex) aux vécus parfois compliqués, aux profils différents voire opposés les uns des autres. Un point commun les lie cependant ; le célibat. Carla et Isabelle, des timides, en quête de l’amour avec un grand A. Alice, l’accro du sexe sur internet, qui n’a pas un sou et vit de combines. Ingrid et ses 2 enfants, figée dans son métro-boulot-dodo, qui a lâché prise avec ses envies de mariage. Etienne, l’homosexuel tout droit sorti de la Cage aux folles, qui matent tous les culs qui passent. Et les autres ; Caroline, Fred et Wally. Elle tâtonnera timidement le clavier au début. D’abord en chatant avec d’autres nanas sur un magazine féminin. Elle s’amusera ensuite sur un site de rencontres, un vrai, doté d’un chat. Pour enfin être influencée par les médias et s’inscrire sur LE site number one, celui qui sélectionne les mecs en fonction de nos désirs (affinités, ils appellent ça). Les rencontres seront enrichissantes sexuellement, intéressantes humainement et négligeables sentimentalement. Une galerie de portraits pathétiques. Du puceau complexé (l’un va pas sans l’autre) au marié adultérin et impuissant en passant par le phobique de l’engagement qui aime les figures imposée, et l’artiste peintre doux et passionné. Pour finir par le divorcé rabaissé, se sentant agressé à la moindre remarque, qui prendra un malin plaisir à la rabaisser. Elle apprendra beaucoup. Sur elle-même d’abord. Sur les autres ensuite. Elle finira par accepter sa condition de célibataire et son corps, qui la débecte tant. Est-ce que tout ça suffira pour que Lola trouve le bon ?
Midinette, je le suis. Quelle femme n’a pas au fond d’elle une âme de midinette, des rêves de Prince Charmant ? Bon, l’imagination aidant, nos rêves basculent parfois dans l’utopie. Vous croyez vraiment qu’il y a suffisamment de princes héritiers avec des tablettes de chocolat dans le monde pour chacune d’entre nous ? Nan. Mais il y a forcément quelque part l’homme idéal. Il n’est peut-être pas idéal pour notre copine Carla mais il l’est pour nous. Et ça c’est le plus important, non ? C’est ce que je me dis depuis mon divorce. D’abord pour croire encore qu’il existe des hommes bien. Pas des ados reconvertis comme mon ex. Ensuite parce que je rêve du happy end « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». Par beaucoup, j’entends 2-3 maxi. Je n’ai pas du tout envie que mes seins ressemblent à des mamelles de vache laitière. Disons que si ça pouvait arriver le plus tard possible, ça m’éviterait le silicone.
Je m’appelle Lola. J’ai trente cinq ans et il me manque 3 dents. Je suis un petit bout de femme brune avec des yeux bleus pétillants encadrés de longs cils. Mes cheveux sont effilés, coupés au carré, genre Pink dans son clip « Just like a Pill ». Un visage rond avec de bonnes joues qu’on aime pincer. Beurk. Mes lèvres sont pulpeuses et non botoxées. Grande mode le botox mais quand on voit ce que ça donne sur certaines stars, au secours. Dommage que les films d’horreur ne fassent plus recette, elles auraient trouvé leur voie.
J’ai des formes « voluptueuses », comme dirait un ami artiste. Ni grosse, ni maigre. Une taille 42 quoi. Soyons réaliste, je n’ai rien de la beauté inaccessible (genre Angelina Jolie) sur laquelle les mecs se « californiquent » dans la rue. J’exècre mon corps boudiné mais mon visage a du charme, malgré un double menton imposant. Pour résumé, j’ai le profil d’un pélican et la face d’un hamster. Ca c’est mon état d’esprit après des années à douter du type avec lequel on vit. Pas facile hein ?
Je suis divorcée depuis 6 mois mais séparée depuis 5 ans. Pourquoi un tel écart entre la séparation et le divorce ? Bah, c’est qu’il a fallu batailler sévère avec l’ex.
Non content de partir avec une autre, il a fallu que je subisse ses foudres. L’autre, c’est une vieille peau de 15 ans mon aînée. On pourrait la comparer à une cougar si elle avait un peu de fric et un physique « avenant ». En fait, elle a une trombine de fumeuse, la peau qui pend et pas un sou en poche. M’est avis qu’elle a pris le bonhomme surtout pour ne pas vieillir seule. Revenons à l’ex. Ma psy dirait de lui qu’il n’a pas assumé l’échec de son couple et a donc préféré m’imputer tous les torts, se déchargeant ainsi de sa culpabilité. J’ai bien appris ma leçon hein ? En bref, il m’a tout collé sur le dos et s’est tiré avec une « maman » de substitution. Ah oui les filles, il faut impérativement que je vous donne une info. Un mec quitte rarement sa bonne femme (dans le sens bonne à tout faire) sans avoir un autre sandwich en poche. Même si le sandwich est plus rassis que celui qu’il a l’habitude de manger. Il prévient ses arrières. Des fois qu’il se retrouve à la rue, ou pire, qu’il se retrouve seul. Sans une nana pour faire le ménage, le repassage, la bouffe. Bon, je dois avouer cependant que la cougar l’a joué subtil. Elle a pris le bonhomme en leasing le soir pendant quelques mois avant de signer sur la longue durée. Il est d’abord retourné chez sa môman (la vraie) un temps avant de finir chez l’autre. Vous vous rendez compte, vivre 10 ans avec quelqu’un pour finir chez sa môman. A quarante ans, ça le fait pas. Oh il n’est pas parti de lui même… Non non non.
Rappel des faits (déformation professionnelle)
Un soir qu’il rentrait plus tard que d’habitude et que son silence me pesait particulièrement, j’ai fini par dire :
- Ca fait des jours que nous n’avons plus de discussion. Quel est le problème ? Tu ne m’aimes plus ? On ne peut pas continuer comme ça.
Et lui de rétorquer :
- Non je ne t’aime plus. Je te quitte.
Il a fait ses valises et il est parti direct. Même pas le temps de dire « ouf ».
Autant dire que ça fait bizarre. Réaliser que son couple vient de couler à pic. Pourtant, inconsciemment, je me rendais compte que ça ne collait plus. J’avais pris pas mal de kilos tellement je m’ennuyais grave avec lui. Pas de dialogue ou alors des échanges insignifiants. Mes amis étaient l’opposé des siens. Il parlait tout le temps fric avec ses potes et avait besoin de se mettre en avant avec une grosse bagniole.
On dit souvent que tonfa est le prolongement du sexe chez les flics. Chez mon ex, le tonfa c’était sa caisse. Ca tient moins facilement à la ceinture mais ça permet de lever les filles quand même. . Et puis il avait la sale manie de se bourrer la gueule lors de soirées entre amis. Lorsqu’on rentrait à la maison, il essayait quelques approches que je zappais direct. Je n’avais déjà plus envie de lui lorsqu’il était à jeun, alors avec son haleine de macchabé, il était gerbant.
Certains indices m’avaient, inconsciemment, mis sur la puce à l’oreille. Il rentrait de plus en plus tard, déjeunait toujours au même endroit. Je n’ai pas échappé au typique et caricatural « Tu as une maîtresse ». Et bien sûr, il n’a pas manqué de me répondre, tout rougeôt, les yeux détournés :
« Tu me fatigues avec ta jalousie maladive. Non je n’ai pas de maîtresse, j’ai plein de taff ».
En fait, j’aurais du écouter mon sixième sens. Mais installée dans un quotidien pas dégueu avec un mec supportable et avec qui j’avais pas à faire trop de galipettes. Minimum syndical… l’arrivée du Tour de France et le grand Prix de Monaco… ça m’arrangeait.
Toujours est-il qu’il m’a largué sans demander son reste, me laissant seule, livrée à moi-même. Il me restait la baraque, les meubles et un crédit énorme à rembourser avec un salaire de misère. A l’époque, j’étais secrétaire de direction dans une grosse boîte de presse. Une fois le crédit remboursé, il me restait tout juste de quoi payer les charges et la bouffe. Je m’en sortais pourtant bien. Comme il s’était cassé, mes collègues, bien intentionnés, m’avaient poussé à déclarer auprès des poulets son abandon de domicile. Ils voulaient que je me protège d’éventuelles attaques. Pour tout dire, je n’aurais jamais pensé, ni à la déclaration, ni aux attaques. Je pensais qu’une fois parti, il me ficherait la paix, trop content de sa nouvelle life. Hé ben non, pas du tout. Un jour, j’ai reçu sa demande de divorce par courrier. Le motif avancé pour cette demande était que j’avais un « caractère dominateur ». Rires. J’ai jamais caché que j’avais un caractère bien trempé. Mais de là à passer pour une dominatrice, fallait pas exagérer. Même au pieu, ça m’a jamais tenté ! Je vous laisse imaginer : il mesure 1m90, moi 1m50. Et j’arrive à la dominer (chuis balèze hein). L’image a bien fait marrer la juge d’ailleurs. Elle s’est amusée à prendre un ton sévère avec lui le jour de la conciliation. Il n’en menait pas large l’ex. Lui qui a toujours eu un complexe d’infériorité, autant vous dire qu’il faisait pipi dans son caleçon. Mon avocat avait contre-attaqué en l’accusant d’adultère. On s’en est tiré avec des torts partagés. Je gardais la maison, tout en continuant à payer le prêt, en attendant de la vendre. Il me donnait du fric pour compenser ma baisse de niveau de vie. On appelle ça une prestation compensatoire. J’ai oublié de vous dire qu’il gagnait pas mal sa vie. Je pensais être enfin débarrassé de lui mais la suite me prouvera que non.
Après son départ, j’ai décidé d’aller voir un psy. Qui n’a jamais vu un psy ? J’avais besoin d’évacuer certaines choses et je me voyais difficilement parler de mon vague à l’âme à mes amis ou même à ma famille. J’ai choisi une femme. Je me disais que je serai plus à l’aise et qu’elle comprendrait mieux mon état d’esprit. Elle habitait dans un appart top bling bling sur les bords de seine. En franchissant le seuil de sa porte, on était transporté dans la zénitude. Pour un peu, je me serai prise pour David Carradine dans Kung Fu. Son salon était clair, deux divans blancs trônaient au milieu de la pièce autour d’une table basse en verre. Elle me proposa de m’asseoir. C’était une nénette blonde, la cinquantaine, des bagouses en diamant aux doigts, un pantalon et un chemisier blancs, assortis aux canapés. Bien conservée la psy, juste quelques rides au coin des yeux. J’ai pensé « si je pouvais être comme ça à 50 balais, ça serait cool ».