Fuck you

     Y’a des jours, comme ça, en bad total. T’as envie de rien foutre, d’aller envoyer balader les gens, de rester dans ton lit parce que tu sens que ça va être une mauvaise journée. Pourtant tu te lèves quand même et c’est là que ça commence :

tu te pètes la gueule à cause d’une chaussette pernicieuse, tu te prends le coin d’un meuble, tu loupes la dernière marche des escaliers, tu te brûles la langue, y’a plus de dentifrice, t’es encore en retard, tu cours derrière ton bus, et t’as pas fais ton boulot. Bien sûr, c’est toi qui te fais interroger. Contrôle surprise histoire de pimenter un peu ton trimestre. Une engueulade avec un pote. « Sont tous cons » en boucle dans la tête. Tête de dix pieds de long. Du poison dans la cantine. Tu te fais déchirer la gueule par un de tes profs. Tu te fais déchirer la gueule par ta mère. Tu te fais déchirer la main par ton chat. Il pleut et t'as pas ton parapluie. Tu rentres chez toi, frigorifié et affamé. Y'a plus de lait. Fatigué, tu t’endors à 19h30 sans avoir pu réviser ton contrôle du lendemain. Tu te réveilles en sursaut à 23h, you’re in the shit. Puis il est une heure du mat’, t’es censé te lever à 6h pour aller en cours. You’re in the big shit parce que t’as toujours pas fais ton boulot alors que c’est pour ça que t’es resté éveillé. T’avais senti que c’était pas une bonne journée de toute façon. Alors t’envoies fucker le monde et tu te couches sans aucun remord. Fuck you.