Funérailles des souvenirs, naissance d'un univers - Arcade Fire

indeflagration

Entrés dans la culture populaire avec leur troisième album, 'Suburbs', les Canadiens d'Arcade Fire n'ont jamais pu égaler 'Funeral'. Un premier album unique et magistral, tel un coup de tonnerre ...

Funeral, c'est l'histoire d'une déflagration. Si retentissante que, malgré leur statut de parfaits inconnus en 2004, Rolling Stone consacre à Arcade Fire leur « une » de février 2007, à l'occasion de la sortie de Neon Bible, leur deuxième album.

Arcade Fire "créait" dans une église du Québec qu'ils avaient transformée en studio d'enregistrement, avant que le toit ne s'effondre récemment. Ils gardaient secrètes dans ce lieu unique les perles de leur futur collier, en toute indépendance. Un gout prononcé pour le mystère qui s'accompagne d'une inclination toute particulière à se faire désirer, attendre … 3 ans séparent chacun de leurs 4 albums. Entre-temps, après avoir effectué à chaque reprise une tournée de qualité exceptionnelle, silence-radio.

Dès les premières notes de Neighborhood #1 (Tunnels), dès les premières inflexions de voix de Win Butler, on pénètre dans un nouvel univers à la diversité étonnante … Le refrain, surgissant dans un vrombissement solaire, achève de nous happer. Malgré une orchestration en dix morceaux, l'album forme bien une seule et même pièce, le ticket d'entrée dans l'imagination débordante du couple – également dans la vie – Butler-Chassagne. Ces funérailles des souvenirs procurent, presque à rebours, un intense sentiment de renaissance.

Le déroulé progressif et haletant de Rebellion (Lies) en fait la perle la plus reluisante. L'album entier (les NeighborhoodHaïti) regorge néanmoins d'instants plus beaux les uns que les autres, à la profondeur inégalée et pourtant inexplicable. C'est le mystère de la musique d'Arcade Fire : elle exprime tant que beaucoup nous échappe. Mais on se laisse volontiers embarquer.

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