GIBET DE POTENCE

Pascal Germanaud

GIBET DE POTENCE

 

Elle avait posé le collet, le piège

J’étais perdu

Je n’avais plus qu’à suivre son manège

J’étais pendu

J’étais dev’nu gibier sans importance

Comment dir’«non !»

J’étais dev’nu son gibet de potence

Son compagnon

 

Je l’ai rencontrée le nez dans un steak

Au p’tit matin

Et j’ai essuyé son visage avec

Du Sopalin

Elle m’a dit sans finir sa pitance

« Merci garçon! »

Je suis dev’nu son gibet de potence

Son compagnon

 

Elle était sublime et je le confesse

Ell’ l’était puis-

-Que j’ai fini la nuit contre ses fesses

Entre ses cuisses

Je suis dev’nu son amour de Provence

J’ filais mignon

Je suis dev’nu son gibet de potence

Son compagnon

 

Je l’ai couvert’ de cadeaux, de bijoux

Et de baisers

Surtout quand elle me rendait jaloux

J’étais lésé

Mais je m’éclipsais sans fair’ d’imprudence

Avec passion

Je suis dev’nu son gibet de potence

Son compagnon

 

Elle a sûrement flairé le bon coup

J’ deviens son chien

Mais je laisse fair’, la discorde au cou

Car j’ai l’ béguin

Je vis bien heureux de ma dépendance

Elle a l’ pognon

Je suis dev’nu son gibet de potence

Son compagnon

 

Encore une fois je souhaite à celui

Qui me critique

De trouver un’ femm’ qui gère le lit

Comme le fric

Je suis bienheureux dans ma décadence

Dans ma prison

Tant que je s’rai son gibet de potence

Son compagnon

 

Encore une fois je dis à ceux qui

M’ font la morale

D’aller se faire voir ailleurs mêm’ si

C’ n’est pas normal

Je suis bien ancré dans son existence

C’ sont mes oignons

Je suis dev’nu son gibet de potence

Son compagnon.

 

                               Le 21/02/99.

                                                     Pascal GERMANAUD

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