Grand Corps Malade

gill

Il a mal, au visage qui semble se paralyser, au membres, ailleurs, partout...........


Elle l'écoute, patiente. La litanie continue, genou gauche bloqué, puis tibia droit douloureux.


Elle a peur pour lui.


Il se reprend quand même « et ta journée » elle l'a torchée, lapidaire, tracassée qu'elle est par ce grand corps malade.


Il ne peut pas s'empêcher, là c'est le coude endolori, puis viendra le tour des doigts gourds.


Il s'épanche et répand ses maux dans cette oreille géante, béante, accueillante comme un vagin trop cajolé, ça la fait rire, elle rit, du coup il rit aussi sans trop savoir pourquoi.


Il raconte sa journée tiraillé entre ses horribles douleurs et les moyens d'en détourner son esprit torturé.


Dans l'oreille vagin, aucune jouissance ne survient et pour cause !!! C'est avec son cœur qu'elle l'écoute.


Finalement, la fatigue le gagne « j'irais mieux demain » elle répond « oui c'est sûr » lui « ça m'a fait du bien de t'entendre » est-il aussi stupide, elle n'a fait qu'écouter


Chacun de leur côté de combiné s'en vont rejoindre leur couche.


Elle dormira mal.


Au matin, elle découvre un texte écrit pour d'autres et pas un mot pour elle.


Ce n'était qu'une crise sub-aiguë d'égo, une attaque violente de reconnaissance qui tarde à venir


Elle lit et jette à terre son uniforme d'infirmière.


Le téléphone sonne, elle ne décrochera pas


L'oreille vagin jouit incroyablement du silence orgasmique qui se répand dans son être.


Il est mort................. elle est libre


Signaler ce texte