Grise

mineka-satoko

Il faisait beau. Et pourtant, dans ce soleil sans pareil, elle était grise.

Grise de détruire son corps à grands coups de spiritueux, grise de la certitude intime d’une impossibilité d’être heureuse.

Grise de la conviction que parfois, la vie n’était rien d’autre qu’un long chemin jusqu’à la mort.

Comme tous, elle était en route pour la mort et était sûre d’arriver un jour à destination, quels que soient les détours.

Elle se demandait quel vœu elle avait souhaité à 20 ans, quel vœu souhaiterait-elle à présent, quel vœu elle ferait dans 10 ans. Elle se demandait à quel point ça serait différent.

En s’interrogeant, elle en arrivait au point où le but de tout ça était de moins en moins clair.

Elle se demandait pourquoi il fallait que cela soit elle qui se pose toutes ses questions ; les autres ne semblaient pas vivre avec autant de questions qui les empêchaient d’avancer. Avancer vers quoi ? Ca aussi elle se le demandait.

Et pourtant, diable, qu’il faisait beau.

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