Happy halloween chéri !

Angélique A.

Depuis son divorce Maud traînait sur les sites de rencontre. Non pas qu'elle recherchait l'amour, mais au moins le soir elle se sentait moins seule. Certains types étaient sympas, un peu comme des potes, d'autres étaient peu pudiques et lui offraient quelques plaisirs à distance.

Ce dimanche soir là elle s'attendait à tout. A tout, sauf à ça. Une annonce de Mathias !
Incroyable. L'âge, la photo, la région tout correspondait. Il se faisait appeler Benoit, mais elle était certaine que c'était lui.
Elle débuta le chat et comprit rapidement qu'il cherchait bien une femme. Pour du sexe. Monsieur lui ayant avoué qu'il était marié.

Elle cogita toute la nuit et dès 8 heures le lendemain matin, elle appela sa meilleure amie pour la mettre au courant.

Valérie n'en croyait pas ses oreilles. Sa tête tournait. L'homme qu'elle avait épousé il y a dix-huit la trompait. Le père de ses enfants cherchait à s'envoyer en l'air avec la première venue rencontrée sur le Net.

Elle vérifia immédiatement les dires de Maud, et constata qu'elle avait, malheureusement, raison.

Alors elle se créa un compte sur le site de rencontre, un pseudo, et commença à échanger avec lui. Il lui demanda sa photo, elle lui répondit qu'elle voulait entretenir le mystère et qu'il la découvrirait le jour où ils se rencontreraient, pour de vrai.

Il tomba dans le panneau.

Les hommes étaient si prévisibles.

Tout était facile pour Valérie. Elle osa même demandé à « Benoit » pourquoi il trompait sa femme. Elle n'avait rien à perdre et voulait tout savoir. La réponse de l'homme volage fut sans détour. Sa femme l'ennuyait. Elle faisait bien à manger, tenait bien la maison, s'occupait bien des enfants. Mais elle ne le faisait plus vibrer. Il avait même fini par avouer qu'objectivement elle ne l'avait jamais vraiment excitée. Trop prude. Trop classique.

Comme chaque année à la Toussaint, Valérie rendrait visite à sa famille dans le Morbihan. Elle emmenait toujours les enfants avec elle. Mathias n'y allait quasiment jamais. Il a toujours eu en horreur la Bretagne et sa belle-famille.

Cette année encore il resterait seul à la maison.

Elle sauta sur l'occasion et lui proposa de se rencontrer. Il accepta. Mais elle insista pour le voir chez lui. Il refusa. Elle lui promis de venir déguisée, discrètement, le soir de Halloween. Il refusa. Alors elle lui asséna le coup fatal en lui disant que finalement il ne vivait pas dangereusement et qu'il était aussi pantouflard que sa bonne femme. Il accepta.

C'est masquée et avec une jupe en cuir ultra courte qu'elle frappa à la porte. Il ouvrit immédiatement. Elle était pile à l'heure.

Une fois à l'intérieur, Mathias voulu voir son visage. Elle l'en empêcha, en l'entraînant dans le salon voisin. Elle le poussa sur le canapé. Il en était si surpris. D'habitude c'était lui qui menait la danse.

Il se laissa faire. Elle ôta sa veste devant lui, dévoilant un bustier de satin et de dentelle plus qu'affriolant. La demoiselle avait une belle poitrine. Il aurait aimé y passer les mains, embrasser ses seins, sucer ses tétons. Mais il resta sagement assis. Elle lui enleva, un par un, les boutons de sa chemise. Il se dandinait, son sexe n'allait pas tarder à être à l'étroit dans son pantalon.

Il se concentrait sur les parties visibles de sa partenaire. Ses longues jambes fines, ses épaules délicates.

Dans un geste presque brutal elle lui retira sa chemise. Elle s'installa sur les genoux de Mathias et caressa son torse. Doucement, puis avec plus d'intensité. Ses mains glissèrent de sa poitrine jusqu'à son entrejambe. Elle défit sa ceinture, la braguette et faufila sa main dans son boxer. Son sexe était déjà tendu à l'extrême. Elle lui sourit. Il se dit que cette femme là était coquine comme il les aime. Certes dominatrice mais tellement bandante. Et puis il aimait ça, se laisser faire. C'était inédit et ça changeait des autres.

Elle le déshabilla. Intégralement. Dans une lenteur exquise et excitante. Une fois nu, elle l'embrassa langoureusement puis elle fit courir ses lèvres jusqu'à la queue de Mathias qu'elle pris plaisir à sucer. Mais juste un peu. Juste assez pour accroître encore l'excitation.

Elle se releva, il lui murmura de continuer. Elle se saisit de la paire de menotte qu'elle avait pris. Et lui attacha le poignet droit au socle métallique de l'accoudoir.

Il bandait. Il l'imaginait la caresser d'une main, avoir juste assez de liberté pour passer sa main dans les cheveux de la belle, frôler sa poitrine, glisser un doigt en elle.

Elle lui mit un bandeau sur les yeux. Il n'en pouvait plus. Il n'avait jamais connu pareille excitation.

Une porte s'ouvrit, il sentit l'air frais sur sa peau. Elle venait d'ouvrir la baie vitrée du salon, face au canapé, celle qui donne sur le gazon, puis sur la rue la plus passante du lotissement.

Elle lui passa une pancarte autour du cou. Dessus, elle avait écrit « Je l'ai trompée ».
Puis elle pris soin de masquer le sexe de son infidèle de mari afin de ne pas choquer les enfants.

Elle lui murmura « Happy halloween chéri ».

Le sang de Mathias se glaça. Il reconnut instantanément sa voix. Sa femme.

Elle laissa les clés de la maison sur le guéridon de l'entrée et claqua la porte derrière elle.


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