Here comes Peter Gabriel

Pierrot Rouffignac

Trois ans après que les dernières lumières de Genesis se soient éteintes sur les artères de Broadway, Peter Gabriel vient partager avec nous son premier voyage en solitaire.

Dès les premiers accords de « Moribund the Burgermeister », Peter Gabriel nous entraine avec facétie dans les ruelles d'un petit bourg allemand.

Cordon ombilical coupé.

Les nostalgiques attendront en vain les baguettes de Phil Collins ou les riffs de Steve Hackett mais P. Gabriel nous fait vite comprendre que désormais, il avance seul.

De fait, il ne cessera de nous surprendre.

Et pas seulement par les inattendus sons de tuba, de banjo ou de triangle.

« Solsbury Hill «, envahira probablement les ondes radios. La chanson est gaie, simple et rythmée, bien loin des tortures de l'antique « Musical Box » réservé aux seuls initiés.

Chaque titre est un message à déchiffrer.

Un coup de cœur pour « Excuse me « où éclate tout l'humour du personnage. Pour qui celle-là, Phil ?

« Here comes the flood « pour terminer, et pour nous emporter déjà vers la suite.

Un pur chef-d'œuvre qui pourrait faire l'objet de deux écoutes, l'une musicale, l'autre uniquement vocale, tant ce morceau est riche et envoûtant.

Dans ce périple, P. Gabriel expose son talent, sa nouvelle liberté mais également ses interrogations quant à la voie à privilégier, comme s'il nous invitait à choisir notre prochain menu.

A n'en pas douter, cet album, volontairement sans titre, est le point de départ d'une prometteuse carrière solo qui nous emportera très loin dans les méandres du plaisir.

Signaler ce texte