Boots and free girls
nuances
Craquante, cette silhouette à talons, qui s'échappe sur la pointe des pieds d'une boutique des Champs Élysées. Elle traverse un Paris en nuances de gris, ornant tour à tour colonnes maurices et arc de triomphe, laissant derrière elle « l'emprunte d'une rose tout juste éclose ». Chic parisien 2012.
De Full Metal Jacket (1987), où il accompagne le déhanché sexy d'une Vietnamienne, à La petite Robe noire de Guerlain, symbole vestimentaire de l'évolution des mœurs, introduit par Coco Chanel (1926), l'air malicieux composé par Lee Hazlewood dans les années 1960 se réinvente à travers les époques et les continents. Il conserve le même phrasé délicieux et revanchard de Nancy Sinatra, à qui fut confiée l'interprétation du titre, devenu par la suite symbole de l'émancipation des femmes. These boots are made for walkin'
Day tripper et Run for your life, reprises des Beatles aux rôles genrés inversés, posent également les contours d'une critique de l'homme infidèle. La mélodie n'est pas languissante pour autant, elle est dynamisée par un rythme soutenu, l'usage de cuivres et d'interludes non signifiants : « papapapa » aux notes enlevées ( Day tripper ).
Dans un univers empruntant au rock et à la musique country (Flowers on the wall), la femme est libérée, fume, ne pleure pas l'homme infidèle. Irrésistiblement autonome, elle continue d'avancer, menace de le piétiner, lui conseille littéralement de courir pour sa vie.
Papapapa... j'aime. Belle chronique. Je ne crois pas avoir déjà entendu Nancy Sinatra. Je vais corriger ça tout de suite.
· Il y a presque 11 ans ·jeanmichemuche
Très bon choix!
· Il y a presque 11 ans ·hel