Heureux qui communiste (complet)

Jean Claude Blanc

                Heureux qui communiste

 

Heureux qui communiste

A lu tout Karl Marx

Heureux qui communiste

S’est enivré d’images

Et puis s’est retrouvé

Comme un con abusé

Dans les mains, du KGB

Par un petit matin frileux

Bien embarqué contre son gré

Au pays des goulags glacés

Emprisonné

On vient y conter ses malheurs

Dans ce désert, plein de rigueur

Songeant que l’on s’est bien trompé

De timonier

Dans la tourmente de Mourmansk

Avec la neige pour linceul

Dans la souffrance, on est tout seul

Pour en subir la pénitence

Heureux qui comme Lénine

S’est fait des illusions

A inspiré Staline

Truquée révolution

Et puis pu s’empêcher

Sur Place Rouge, plastronner

Au pas de l’oie, en rangs serrés

Par un jour sombre, du mois d’octobre

Dans les bourrasques de la révolte

La rébellion, on l’a matée

En grand secret

Plus question de se la jouer

Les bolchéviques, justiciers

Une fois le mur érigé

L’obscurité

Venu le temps de la rigueur

Notre Russie pleine de splendeurs

S’est repliée dans ses malheurs

L’URSS, sortie vainqueur

Benêt qui comme Marchais

S’est laissé enfumer

Combler les ouvriers

De faucilles, martelets

Les militants grugés

De gloire sont privés

En signant pour le PC

A l’atelier ou à la mine

Sur le placard, que la trombine

Du dignitaire du régime

Bien affichée

A force de ne plus rien gagner

Et pour des clous, se la peler

Capitalistes condamnés

Tous au gibet

Faut bien se contenter pourtant

Petit salaire, pauvre traitement

On se jalouse les soviétiques

Pas pour leur crime, mais pour Poutine

Malheur aux utopistes

Aux peuples d’incompris

Je plains, pauvres d’esprit

Qui sont dans le déni

On les a fait rêver

D’une société sans classe

Ils sont bien avancés

Les oriflammes, les drapeaux rouges

Flottent aux bars de tous les bouges

Sauf que cette fois, pour s’enivrer

De leurs regrets

Ça fait déjà quelques années

Pointent leur nez, les indignés

Les libertaires vont s’avancer

De noir, parés

J’avais raison, de pas m’en faire

Ne sert à rien se mettre en guerre

Fête de l’Huma, 14 juillet

Sont des symboles frelatés

Des masses de dictateurs

Arrivent de tous bords

Les foules de geigneurs

Les mettent tous d’accord

De boniments zélés

De promesses éthérées

On approuve, sans regarder

Faut dire que de fraternité

Au fond de nous, on est frustré

On a besoin de sérénité

Pour vivre en paix

Démocratie est en danger

On est tous prêt, d’ovationner

Un roitelet qui nous promet

La liberté

La tyrannie n’a pas de frontière

Chez les vicieux, elle se terre

Les tsars, les princes, cocos austères

Faut s’en méfier, faux visionnaires

Heureux qui communiste

Se suffit de mirages

Merci aux dissidents

Qu’ont surmonté l’orage

Comme Soljenitsyne

De leur terre, exilés

Ont dénoncé, atrocités

Pays de l’est ont bien changé

Même la Glasnost s’est imposée

Mais reste encore des flibustiers

Pour se gaver

Je n’ai rien contre les partisans

Ils ont sauvé les apparences

C’est le système qui est faussé

Pour FTP, tout mon respect

Idéaliste peuple de France

Se laisse bercer par les romances

Des philosophes qu’ont la chance

De déléguer leurs connaissances

JC Blanc        septembre 2012    (sur un air de Brassens : Heureux qui comme Ulysse)

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