I sea.

condamnes-a-etre-libres

Suis-je ou m’inventai-je différente ?
N’y a-t-il rien que je puisse faire pour percer seule mon inconscient ?
J’ai peur de moi-même, de mes faiblesses, je ne peux me permettre d’être avilie par mes propres aspects… Je crois me connaître alors je me manipule comme je me vois vivre, semblable à une mer avec un corps de chair.

Marée après marée, je m’incline et presque me tais ; ma chevelure d’écume frissonne, caressée par un amant fils d’Eole – le petit bonheur, vive ivresse. Je tente de me dominer comme l’homme canalise l’élément vengeur d’une onde originelle, fière et déterminée je suis tout autant craintive, il y a péril, la différence est là : je devine l’océan mais lui me connait. Il est moi mais je ne lui suis pas obligé. Pourtant je me le traine, enchainé à mon conscient, cette masse liquide tel un rocher ; elle susurre des aberrations, secoue mon corps sans raison – ces rimes faiblardes sont la sécurité instinctive qui le brident encore.

Si vous lisiez dans mon esprit… Ah ! Si vous plongiez dans mes empiriques pensées, sur ces lignes maladroites vous cracheriez !
Ma tête est une mer où chaque goutte est un mot, chaque poisson une émotion. La caillasse sableuse pèse et me retiens encore ici-bas. Et les courants ; un flux souffle et soupire, les vagues incessantes rythment mes paroles silencieuses, libres à tout jamais.

Comme cette géante bien trop pleine, je m'agite sans bouger.

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