Il faut privilégier le dialogue, rester en lien, ne pas lâcher  prise, sinon…

Bon ! Bah !c’est bon  quoi !

C’est pas la peine de t’énerver comme ça !

Ça va, j’ai compris !

Tu me saoules !

Lâche moi tu veux ?

Dès que l’ado est réveillé, il sait vous mettre en condition pour que votre journée de travail vous paraisse ensuite une sinécure ! Au premier regard vers votre cher et tendre, vous avez vite compris que cela se présentait mal. Après un timide « bonjour » (vous voulez tout de même garder les bases de l’éducation que vous vous étiez jurée de suivre coûte que coûte…) pas de réponse, alors vous n’insistez pas (si vous êtes suffisamment avertie du fonctionnement de l’ado). Sinon vous vous laissez avoir et vous continuez votre monologue en lui demandant « tu as bien dormi ? » alors, avec un peu de chance, vous aurez pour toute réponse un borborygme ou votre ado soufflera fort et ira s’enfermer dans la salle de bains.

Il faut privilégier le dialogue, rester en lien, ne pas lâcher  prise, sinon…

Sinon quoi ? je vous le demande !

Donc vous êtes en forme, vous n’avez en tête que ce lien que vous devez absolument sauvegarder  et vous continuez.

 Derrière la porte de la salle de bains fermée à clef :

- « tu penses en avoir encore pour longtemps ? »

Une musique effrénée pour toute réponse, vous acculera dans votre chambre tout en croisant les doigts pour que vos voisins ne viennent pas se plaindre de ce vacarme matinal…

Vous priez dans votre for intérieur pour ne pas avoir à abattre la porte de votre salle de bains car l’heure passe et vous allez devoir partir bientôt au travail.

Ouf ! vous récupérerez enfin votre baignoire pleine de cheveux, les flacons ouverts, le lavabo taché de dentifrice, la poubelle pleine. Mais vous êtes forte (ou inconsciente ?) et vous en avez lu des livres sur les ados, donc vous persévérez,  certaine du bien fondé de votre détermination :

- tu n’oublies pas que tu vas chez le médecin ce soir ? »

- ça va, j’ai compris, je suis pas Alzheimer ! 

 - non, mais tu sais l’autre fois tu avais oublié 

- Tu me saoules !

Ok vous capitulez pour cette fois ci, maintenant que vous avez la salle de bains, pas question de perdre votre place bêtement, par un moment d’inattention qui risquerait d’être vite récupéré par d’autres personnes de la maison !

Il faut privilégier le dialogue, rester en lien, ne pas lâcher  prise, sinon…

Vous êtes au travail, enfin, le combat du matin est loin, mais celui du soir pointe le bout de son nez, vous reprenez des forces pour la soirée.

Vous êtes donc de retour dans votre « havre de paix », la clef dans la serrure, un peu d’anxiété de ce que vous allez pouvoir y trouver. Mais pas de surprise, tout est comme vous l’attendiez :

un sac laissé dans l’entrée à l’abandon suivi de chaussures et d’un blouson négligemment tombé par terre. Après avoir tout enjambé vous remarquez le beurre sur le meuble de la cuisine accompagné du couteau sale et de miettes de pain. En vous avançant vers la chambre de votre progéniture, pas de bruit, va t il vous faire la surprise de s’être mis au travail ? vous poussez tout doucement la porte de la chambre, (enfin vous essayez car vous trouvez de la résistante, peut être toutes les fringues entassées par terre ?), ouf ! non,  votre ado est vautré dans son lit, son mobile dans une main et son portable sur les genoux, tout va bien, rien n’a changé, pas besoin de se réhabituer à une nouvelle situation.

- Bonsoir, tu as passé une bonne journée ?

- Ouais

- Tu pourrais faire un effort pour ramasser « un peu » tous ces vêtements qui sont échoués par terre ?

La phrase de trop, vous n’aviez plus en tête tous les livres que vous avez lus : ne pas provoquer l’affrontement, garder à tous prix le lien…vous n’aurez donc que la réponse que vous méritez :

- C’est bon ! t’as que ça à la bouche ! bonjour les retrouvailles !

 - tu pourrais pas arrêter de m’agresser dès ton retour, t’as vu comment tu es agressive ?

Vous fermez la porte interloquée par tant d’aplomb, il est tellement intelligent votre ado, toujours réponse à tout et surtout jamais de remise en question…

Il faut privilégier le dialogue, rester en lien, ne pas lâcher  prise, sinon…