Il n'y avait bien que toi

parismrs

J'essaie d'écrire de nouveau, je sens que quelques trucs viennent plus facilement, mais c'est encore laborieux et ce n'est pas encore tout à fait ce que je veux.

J'ai claqué la portière.

J'ai remonté la ville froide, la foule immense des fins de semaine et les maisons tout entières et dans mes yeux froncés je captais la nuit à demi et le soleil encore un peu, les tours s'allumaient maintenant de leurs fenêtres, le jour tombait  et j'attrapais déclinés sur les pavés, ses échos dorés.

J'ai repensé à elle et puis très vite à la vie. J'étais resté au bord, en périphérie, bien dans les contours, alors ça m'a fait froid partout et dans le cœur.

J'ai quitté l'autoroute pour la départementale, je crois que j'allais vers le nord et j'me suis mis à faire le comptes des années, il m'a semblé reconnaître par bouts l'éclat infini dans nos regards et l'élan incertain de nos vingt ans  et alors ça m'est revenu, tout m'est revenu, l'adolescence, l'éternité et puis tes rides au coin des yeux qui disaient la vie.

J'avais été un type sans écart d'abord et puis rapidement du genre fragile, le bide en vrac à aimer la poésie et à relire mille fois des passages qui m'avaient saisi le cœur.  Ouais, j'étais un gars bien, de ceux qui partent à l'aube à peine levée, pour gagner leur croûte et parfois, le soir quand le soleil descendait je regardais de l'autre côté des lignes et j'me prenais à rêver, à tout bazarder pour de bon, mais  tout mis côte à côte, si tu calcules, j'ai pas fait grand-chose ! J'avais fini par comprendre les rouages de la vie, de ce qu'on m'en avait raconté, de ce que j'en avais appris par moi-même et je savais que pour qu'elle soit moins lourde il suffisait de se laisser au fond des verres de temps à autre.

Et puis alors y'avait ce vide que certains appellent l'existence, mais moi ça me foutait à poil à chaque fois, ce grand vide sous les sourires qu'elles faisaient à tour de bras et au bout du compte, je me suis toujours dit qu'il n'y avait bien que toi et tu peux le tourner par tous les sens, il n'y avait bien que toi.

  • joli morceau d'introspection...
    "Et puis alors y'avait ce vide que certains appellent l'existence, mais moi ça me foutait à poil à chaque fois, ce grand vide sous les sourires"
    Une claque! Ce genre de phrase qui reste à l'esprit pour longtemps...

    · Il y a plus de 8 ans ·
    Siren

    hinareva

    • merci c'est gentil :-)

      · Il y a plus de 8 ans ·
      110 f 36716650 xenkavv6slkrmgb7skhvnqjgd670qb5n

      parismrs

  • J'aime beaucoup ! Une belle écriture dans la nostalgie.

    · Il y a plus de 8 ans ·
    Louve blanche

    Louve

    • merci beaucoup

      · Il y a plus de 8 ans ·
      110 f 36716650 xenkavv6slkrmgb7skhvnqjgd670qb5n

      parismrs

Signaler ce texte