Il y a eu un avant et un après

la-dom

Il y a eu un avant et un après. Je veux parler de mes cinquante ans. C’est à peu près l’âge auquel j’ai gagné le combat… non, n’allez pas croire, rien d’exceptionnel, juste une victoire après une lutte furieuse pour chasser les démons de mon for intérieur. Oh oui, elle a été bien épuisante l’aventure du début de ma vie. Alors donc…

Avant j’avais peur, à présent j’ose. Avant je rougissais, à présent je brunis. Avant je souffrais, aujourd’hui je souffle. Avant j’étais phobique, aujourd’hui apaisée. A peine sept ans que je me suis libérée de mes chaînes. A peine croyable. Finalement je suis mon propre sauveur, une « Zorro » de service qui scie les barreaux de sa prison, qui fait sauter le carcan, une héroïne pour moi-même en somme !

Cependant, depuis mon plus jeune âge j’écris ; naïvement, maladroitement, je gribouille, je grattouille le papier : petits mots secrets débordant de cœurs déposés dans le cartable des copines, lettres gonflées de tendresse adressées aux parents, au frère, aux sœurs, courriers intimes qui transpirent la passion amoureuse, journaux de bord, carnets de voyage, récits d’évènement… et puis, un peu plus tard, des textes, pas très habiles, sans grand talent, avec ou sans vers, façon poème en prose et réciproquement, dont l’effet poétique est largement contestable, écrits juste histoire de déverser sur le papier les mots pour me sauver des maux,

« …Les mots sont pour mes maux, Comme l’eau, si beaux, Si transparents.

Dans le lit de la rivière, On y lit à travers, La douceur du sable.

Au fond de l’océan, On peut lire dedans, Les cœurs et corps haletants… »

Depuis, je lâche prise, je ne veux ni cacher ni cracher ma douleur, je n’ai de cesse de goûter à ce plaisir si singulier, que procure l’écriture. La pudeur envolée, tout reste à faire…

De formations en ateliers d’écriture, me voici, clopin-clopant, secrétaire en fin de carrière, « écrivain public » en devenir.

Ladom

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