J'aurais voulu être une artiste

lana-calzolari

Je m’appelle Lana. J’ai 33 ans. Je vis dans une métropole narcoleptique où j’ai longtemps travaillé dans le domaine de la finance (travailler est un grand mot, où je souffert plutôt). Je pratique sans assiduité une activité sportive, j’aime mon chien « Cannelle » et je rêve de la paix dans le monde. Rien de bien sexy, n’est-ce pas ? Toutefois, je me différencie du commun des mortels par mes rêves éveillés et mes ambitions démesurées. Pourtant, rien ne me prédestinait aux chimères et à la folie douce vu mon patrimoine héréditaire baigné dans le pragmatisme.

Depuis mon plus jeune âge, j’aspire à être une étoile. Même si je suis plutôt du genre étoile filante, je n’ai jamais abandonné cette idée. J’ai tout essayé pour être propulsée sur le devant de la scène. J’ai longuement erré sur le toit du monde à la recherche de ma place et souvent rêvé ma vie en me demandant ce qu’elle aurait pu être si j’avais eu un autre destin. Si on avait échangé les bébés dans une riche maternité de Beverly Hills et que j’avais eu le couffin de Paris Hilton, je n’aurais pas été obligée de m’adonner à des tâches insignifiantes pour gagner ma croûte. Non mais, quelle hérésie ! J’ai tant fantasmé sur la gloire et cherché la lumière.

Puis un beau jour, j’ai été remerciée pour mon incompétence. C’est là que ma vraie vie a commencé. J’ai eu l’opportunité de faire un stage dans un magazine lifestyle. A défaut d’y être en couverture, j’allais m’immerger dans cet univers. Ma formation a commencé par la rédaction. Et coucher des mots sur un papier a été ma révélation. C’est précisément là qu’était la clef : mon destin était de m’en réinventer un et de changer celui des autres. De réécrire la fin des histoires, de pouvoir tous les jours changer de peau, d’être libre de faire mon numéro et dire pourquoi j’existe. J’ai tant cherché la lumière mais c’est finalement dans l’ombre qu’était ma place !

Dès lors, mon imagination sans borne n’a cessé de se fertiliser comme une terre sauvage parsemée d’engrais et j’ai trouvé mon guide : mon inspiration, que je suis comme l’étoile du berger. L’écriture est devenue ma seule patrie. Si j’avais été orpheline, elle aurait été ma seule famille. J’ai trouvé le remède qui a guéri mes maux par des mots.

J’ai écrit mon premier roman « Mon ascension de l’Everest en talons aiguilles, » édité aux éditions Rebelles, et j’ai fini le scénario d’une comédie. Mon ascension n’est pas prête de s’arrêter là, croyez moi.

La vie est souvent là on ne l’attend pas. Gardez la foi !

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