Impénitente

marivaudelle

Il paraît qu'on ne se refait pas; pourtant comme j'aimerais être autre, moins ceci, plus cela, comme j'aimerais changer de moule, être modelée autrement, différente.
Mes pensées ne cessent de s'envoler.
Entre caresses rêvées
Et souvenirs de cicatrices,
J'erre en quête d'un port,
Un port d'attache où me réparer.
Certaines blessures ont disparu,
D'autres ont laissé trace de la vie.
Toutes mes cicatrices ne se voient pas.
D'autres se remarquent derrière le masque.
Ma bouche aux lèvres blanches balafre mon visage.
Mon ventre garde trois balafres ; une horizontale au-dessus du pubis.
Une petite, souvenir de l'appendicite.
Une verticale, cachée par ma toison éparse.
C'est la plus vivante et la plus douloureuse.
Je ne vois pas la balafre qui sépare mes fesses mais je la sens.
L'incision faite à mon cœur ne cicatrise pas.
Rêveuse impénitente
des amours lointaines et enfuies
j'attends  encore le jour
où ma porte s'ouvrira
sur ton regard d'appel
Où tendant les bras, émue
je guiderai tes mains
vers mon jardin secret
de parfums, de désirs.
Où impudique et triste,
j'ouvrirai mon corsage
sur mes seins en offrande,
te donnerai mes lèvres
et mènerai nos corps
vers l'instant du jouir
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