Interdit d’Aimer

    Crispé dans ta carapace de granit, tu sues de rage en serrant les lèvres cerclées d'un fin halo blême. Tout ton être se rigidifie sous l'emprise des plaies du passé. Elles n'ont jamais cicatrisé, parce que tu ne l'as pas permis. Tu as gardé ces blessures à vif, les entretenant du sel de tes larmes les faisant suppurer encore plus. 

Tu as nourri ton âme du venin amer de la vengeance . Cette souffrance liée à ce que tu considérais comme une trahison, sans jamais te remettre en question, s'est amplifiée en t'emmurant vivant...

Tu t'es laissé absorber par la puanteur de cette amertume qui t'a dévoré en lambeaux putrides. Peut-être même as tu éprouvé une certaine jouissance dans cette noirceur où s'exaltait ton mal de vivre.

Ton mal-Aimer. Mâle amer. Pauvre petit homme agité de râles écumeux grossiers. Tu fais exprès de choquer pour dérouter celles qui voudraient t'entendre. Catapultes d'insultes crues, balancées tel un cœur arraché et sanglant qui hurle : “ Recule! Ne m'approche pas!”.

Tu n'es plus homme à Aimer, aucune grâce ne t'agrée. Aucune lumière n'adoucit le feu de ta géhenne. Mieux vaut souffrir milles maux que d'aimer à nouveau.

Tel est ton credo. Être un salaud te protège de tous ces maux d'amour.

Crois tu...