Interlude en contrejour
hinareva
À surplomber les mots nous étions dans l'abstrait. Te souviens tu, minuit venu, la confidentielle intimité de notre armure de soie froissée. La houle miroitante dans l'océan immense. Du bruissement de nos draps nous flottions sur une île. Dont nous serions les invités, les prisonniers. Pauvre refuge de notre imagination. Fleuve intérieur, douceur cachemire par intraveineuse. La symétrie nous a toujours fui dans un chimérique mépris. De ton iris bleu nuit qui se méfiait des ciels trop lisses. Et nos silences jouaient le rôle des beaux discours au clair de lune. Le plaisir d'un crépuscule sans aube ni fioritures. T'allais chercher au loin, la morsure des plaines carmins. Le savoureux peut-être dégusté dans l'enfer de nos cumulus grenadine. De ceux qui t'empoignent. Crépitement d'épiderme. De ceux qui giflent l'Alzheimer du pastel. Amnésie suicidaire. De ceux qui verrouillent les pourquoi, les demains. Qui les mettent au cimetière. L'agonie de l'aurore. Dernier spasme avant l'escale. Et nos ciels fauves pour post scriptum.
Quand tu boxes les maux avant de les coucher sur feuille cela donne une plume qui a de la poigne quand elle serre la main. C'est beau !!
· Il y a environ 8 ans ·Yitou
Ma plume vagabonde dans le vague en ce moment, elle grignote les phrases, elle esquinte la syntaxe, elle fait des assemblages improbables... contente que l'interlude te plaise.
· Il y a environ 8 ans ·hinareva
Le sujet est douloureux mais l'écriture magistrale, bravo
· Il y a environ 8 ans ·marielesmots
Le sujet est quelque peu sensible avec une grande résonnance personnelle... merci de ce compliment touchant
· Il y a environ 8 ans ·hinareva