J'ACCUSE

J'accuse sans complexes les empêcheurs de rêves,Les faiseurs de discours. Plantée là devant eux, j'accuse et je crie fort. J'accuse sans me battre les faiseurs d'oppression Tous les grands orateurs,Qui ne cherchent qu'une place, pour nous voler la nôtre J'accuse mais sans lois, les rois dans leur vallée Les princesses et les reines, Pour qui la place est belle, j'accuse leurs valets. Non je ne me plie plus, non je ne me plie pas j'accuse , oui j'en requiert le droit. J'accuse les gentils, tous ceux qui font « semblant » en vous passant l'éponge J'accuse tous les maux qui font mal et qui rongent J'accuse le paraître le dénie le mensonge J'accuse parc'que j'ai froid devant tant de misère J'accuse j'en ai le droit, car je suis en colère J'accuse comme un poète, comme un hugo comme un Zola J'accuse parce qu'aujourd'hui je m'offre enfin le droit De crier ma révolte devant l'indifférence, De vouloir rejeter toutes ces différences Et de vouloir oser inventer d'autres danses. J'accuse les latents qui n'ont point de talents J'accuse les passifs qui ont à leur actif Le profit et l'argent, devant la vérité ils sont des fugitifs. J'accuse au nom de rien, j'accuse au nom de tout J'accuse ceux qui m'accusent de croire en mes beaux rêves Non je ne plie plus, non je ne me tais plus J'ACCUSE