J'ai rêvé d'une femme...

arkhaam

J'ai rêvé d'une femme aux accents de vanille et aux couleurs dorées qui entrerait dans ma vie par une porte dérobée. Elle croiserait mon chemin, par un hasard malicieux et me donnerait l'envie de croire que tout est possible, que vivre seul n'est peut-être pas la solution et par sa simple présence ma vie prendrait un tour nouveau. Elle serait belle à l'inexplicable, de ces beautés qu'on ne croisent qu'une fois et qui nous font amoureux éternels, parce que ses longs cheveux clairs seraient l'aube d'une grâce infinie et dévoileraient, pudiquement, les prémices romanesques d'une silhouette divine. Elle serait douce à l'inconcevable parce que de sa voix enfantine elle me noierait dans les eaux troubles de son charme et emporterait tout sur son passage, tout ce que j'ai pu penser d'un avenir sombre et sans désirs, de ces jours malheureux où je ne devrais que supporter le poids de mes fautes et de ma peine.

J'ai rêvé d'une femme qui, parce qu'elle serait unique, me conduirait en ces lieux incertains où les frasques de ma vie sentimentale viennent s'abattre et mourir, inlassablement. Elle me montrerait, alors, le chemin d'un bonheur possible, d'un partage insensé, elle me donnerait envie de tout recommencer, de n'être qu'un homme amoureux sans concessions, sans exigences, juste celle de vivre à ses côtés et de l'aimer pour grandir, grandir et devenir bon. Parce que l'aimer serait un cadeau, un présent que j'ouvrirais chaque matin après m'être réveillé près d'elle, parce que mes nuits deviendraient justes et que je pourrais, enfin, connaître la paix d'un sommeil libre et sans mauvaises pensées. Parce qu'entre ses bras je pourrais oublier la souffrance de ces instants trop présents qui m'ont fait glisser dans la tristesse évidente d'une vie gérée par les erreurs, les tromperies et les mauvaises rencontres.

J'ai rêvé d'une femme pour laquelle j'aimerais rire, parce que de son rire à elle naîtrait les envies les plus folles, parce que par amour je construirais un futur clairvoyant où cette fée merveilleuse n'aurait qu'à guider ses lumières vers mes bras ouverts pour elle, pour elle et les pensées adorables qui ne la quittent jamais, pour ce que le bonheur pourrait donner de plus intense à toute une armée joyeuse et bruyante. Les routes, alors, s'ouvriraient à nous et à cet amour divin et impatient qui nous bruleraient de l'interieur nous laissant le plaisir nouveau de regarder pousser le mélange de notre passé. Parce que j'aimerais me fondre en elle et que nous deviendrions un, parce que je saurais, enfin, apprécier la pureté de ces jours à venir qui ne me feraient plus mal puisque je les vivrais pour elle, pour nous.

J'ai rêvé d'une femme belle comme un croissant de lune sur lequel je me serais assis pour l'attendre, de cet impossible horizon elle viendrait me chercher, apparaissant dans toute sa splendeur au loin et je me nourrirais de cette attente ravagée par une distance impitoyable pour ne faire de mon amour qu'un bloc indestructible, une forteresse imprenable où même les malheurs qui l'accompagnent ne pourraient que se soumettre. Quand elle parviendrait, enfin, à mes côtés, je me fondrais dans le ciel de ses yeux, dans la grâce de ses gestes parce que ses mains m'emmeneraient dans un autre univers et nous n'aurions qu'à laisser l'éternité nous envelopper de sa bienveillante sollicitude avant de nous aimer pour la première fois.

J'ai rêvé d'une femme, oui, qui n'existe que dans les bras d'un autre, qui me rappele à l'ordre quand mes chimères débordantes deviennent indécentes. J'ai rêvé d'une femme dont on ne connait probablement pas la valeur et qui elle-même se refuse à l'entendre parce qu'en plus d'être belle elle est humaine.... Mais pourquoi est-ce que je vous raconte tout ça? Pourquoi vous faire perdre votre temps avec une histoire insensée, de celles qui n'arrivent jamais? Après tout, ce n'est qu'un rêve, un rêve innaccessible...

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