J'ai trouvé mon monde à moi
maya
Une grande émotion me submerge à l’heure où j’écris ces lignes car j’ai réussi enfin à trouver mon refuge, ce monde dont je rêvais depuis si longtemps et que je me refusais à inclure dans les chimères.
Oui ! Je crois avoir accosté dans mon monde à moi, celui qui me ressemble, le seul où je pense, avec un grand soulagement, parvenir à être en paix, enfin, avec moi-même.
J’avais bien essayé de le créer depuis des années mais je n’étais pas prête à le construire à mon image, celle-là même dont le reflet diaphane m’est apparu nombre de fois, celle enfouie au plus profond de moi depuis 46 ans. C’est en me promenant dans d’autres mondes plus ou moins enchanteurs, en suivant les cailloux laissés aux hasards d’un destin facétieux que j’ai fini par le trouver. Il est possible également que je n’étais pas toute à fait prête à l’investir par défaut d’expériences et obnubilée par mon manque d’assurance et par l’idée obsédante que j’avais perdu tous sens de la réalité.
Mon monde à moi, je l’ai trouvé finalement et c’est avec un plaisir non dissimulé que je vais en prendre possession sans plus tarder. J’en rêvais depuis si longtemps et fort heureusement pour moi, jamais au grand jamais l’espoir de l’atteindre avant ma mort ne m’a quitté.
Faute de pouvoir m’exprimer, je suis allée musarder malgré moi dans bien des mondes qui n’étaient pas les miens. Je ne regrette pas ma quête insensée car elle m’a permis de découvrir des mondes semblables au mien, tellement proches qu’ils m’ont fait du bien. J’en ai découvert d’autres, moins tentants, voire horribles, mais bien réels malheureusement, ceux-là m’ont conduite à me battre inlassablement pour préserver à tout prix mon identité et mon essence.
Sous mes airs distants, je suis une grande sensible et mon émotion croît avec mon premier texte. Si, comme moi, vous partagez la même passion, celle de la vie, ce que je vais écrire vous fera aimablement sourire en bons complices.
Aujourd’hui, je vis ma délivrance, ma renaissance !
Enfin, j’ai atteint un monde dans lequel je peux être pour de bon moi et moi seule, celle que je devais être avant même ma première naissance, moi authentique ! J’en pleure de joie, mon coeur palpite gonflé de bonheur, mes épaules s’abaissent, ma respiration se calme, mes muscles se relâchent, mes sens s’éveillent exacerbés par les pulsations de ma vie et par mon retour à mes racines profondes. Mes doutes n’ont plus lieu d’être, je me détends, je m’apaise et je suis heureuse, enfin !
Finies les souffrances, les inquiétudes, les angoisses et les peurs. Terminés le déplaisir et le malheur. Je suis libre enfin !
Ma renaissance m’appartient en propre, j’en suis l’auteur et fière de l’être. Oui, j’affirme me faire naître !
Quelle idée insensée ? Me donner naissance, 46 ans après être sortie du ventre de ma mère !
Non, ce n’est pas une vue de mon esprit, c’est ce que je ressens au plus profond de moi et je balaye, ce faisant, tout ce qui m’a empêché de me réaliser car je me connais mieux que personne et je sais et j’ai toujours su ce qui est bon pour moi.
Au hasard de ma vie, je me suis affranchie petit à petit de tout ce qui m’a contraint et forcé à être celle que je fus jusqu’à il y a un mois, celle qu’on attendait de moi que je sois, celle qui n’a jamais eu vraiment le choix, celle qui a subi, celle qui a fait semblant et fait comme si elle supportait de vivre conformément aux exigences de son environnement.
Aujourd’hui je suis moi et je suis prête à vous raconter mon histoire sans craindre d’être jugée, montrée du doigt, dénigrée, rabaissée, méprisée, mise à l’index, repoussée, dédaignée, ou quoi que ce soit d’autre.
Je suis une femme libre et je suis fière de ce que j’ai accompli pour conquérir mon bonheur et ma quiétude.
J’ai quelques craintes cependant car je ne suis pas sûre que vous soyez capable de comprendre mon monde à moi. Je me suis si longtemps égarée dans un monde qui n’était pas le mien que je crains de vous effrayer en vous le racontant car il est très proche de votre quotidien.
Mais je suis courageuse car depuis peu, j’ai vaincu mes peurs et je crains seulement de ne pas réussir à vous compter mon histoire jusqu’au bout, cette histoire remplie de petits désagréments, tout aussi insignifiants pris isolément pour le commun des mortels et qui ont globalement considérablement retardé mon épanouissement.
J’ai marché longtemps dans un tunnel sombre et froid, j’ai avancé pas à pas, sans trop réfléchir à mon avenir. Mon élan vital était mon moteur. A pas comptés, j’ai parcouru les années sombres de ma vie, sans jamais renoncer, encore et toujours avancer. A plusieurs reprises, durant toutes ces années, j’ai dû faire des pauses indispensables à ma régénération.
Ce dernier mois, je l’espère, aura été ma dernière pause avant mon repos éternel car je crois avoir enfin touché au but de ma longue quête.
Il est toujours très difficile de savoir qui l'on est. Mais lorsque l'on arrive à capturer l'essence de notre être alors c'est une délivrance. Très joli texte !
· Il y a presque 9 ans ·no-user-found
Merci Alison. J'y croyais et j'y crois encore, douze ans ont passé depuis et après l'avoir égarée je viens de retrouver la clé de ce monde. Qui sait, il est possible que j'écrive la suite de cette histoire.
· Il y a environ 2 ans ·Avant, je passerai par vos écrits... À bientôt !
maya
Un monde, ce monde, ton monde, il sera doux comme tes textes, il sera, parce qu'il commence juste, continu, merci
· Il y a environ 14 ans ·dlaniger51
Merci Dlaniger51, je vais m'y remettre, ça m'a manqué.
· Il y a environ 2 ans ·maya
Bienvenue dans ton monde Maya!
· Il y a plus de 14 ans ·Ne crains pas d'être incomprise; beaucoup se sont perdus en chemin, et certains ont retrouvé la liberté!
(Et merci pour tes com's!)
amouami
Bravo Maya, mon parcours ressemble peut-être un peu au tien. Mais prends encore un peu de temps avant ton repos éternel, histoire de profiter encore un peu de toi même.
· Il y a plus de 14 ans ·ko0